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Grand Angle

Interview : Mouna Hachim, « maire de cœur » de Casablanca, fait entendre raison aux sourds

Sauvez Casablanca est dormais sa principale mission. C'est une femme d'une grande intégrité qui voudrait voir son pays natal, le Maroc, à son image, un havre de paix et de l'engagement citoyen. Il s'agit de «Madame la maire de cœur» de Casablanca, l'écrivain et journaliste Mouna Hachim. Interview.

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«Save Casablanca», ce groupe créé par Mouna Hachim en septembre 2013, compte aujourd'hui 23 557 membres. Ces milliers d'internautes casablancais y dénoncent la situation alarmante de la capitale économique du pays et s'engagent, chacun à sa manière, pour une gestion plus efficace de leur ville. Entretien avec Mouna Hachim, présidente du e-bureau des réclamations et maire de cœur de Casablanca. 

Yabiladies.com : Comment avez-vous eu l’idée de sauver Casablanca à travers le virtuel ?

Mouna Hachim : L’histoire contemporaine a démontré comment Internet et ses réseaux sociaux peuvent jouer un rôle de vecteur d’information et catalyseur de la mobilisation, contrecarrant les contrôles et transcendant les frontières.

L’état de la ville a atteint un tel degré de laisser-aller qu’il était impossible de rester les bras croisés à regarder passivement ce délabrement sans réagir, autant dire une «non assistance à ville en danger». Constituer un groupe virtuel est un premier pas pour se réunir entre Casablancais d’ici et d’ailleurs, riches de nos divers savoirs-faires, informer sur les degrés de dysfonctionnement, dénoncer les nuisances, pointer les responsabilités, apporter des propositions concrètes qui dépassent le stade virtuel

Cela fait sept mois que le groupe «Save Casablanca» a été créé. Avez-vous constaté que la mobilisation des nombreux membres du groupe a abouti vers des actions concrètes sur le terrain ?

C’est un travail de longue haleine dont les résultats ne peuvent être perceptibles en si peu de de temps malgré quelques petites actions découlant de l’interpellation des décideurs, car la vocation du groupe n’est pas des se substituer aux pouvoirs publics ou aux sociétés déléguées mais de mettre en avant les principes d’une gestion participative, autant dire un travail sur les mentalités autant des citoyens que des politiques....

Quelles sont selon vous les actions prioritaires que devraient mener les personnes en charge du nouveau plan d’urgence de Casablanca?

L’urgence est dans la sécurité, malgré l’immensité des autres chantiers... A ce rythme de faits divers où sont brandis des sabres et où sont compromis toutes sortes de délinquants dont des drogués au qarqoubi, il devient urgent de tirer les sonnettes d’alarme et de réagir en conséquence. On ne badine pas avec la sécurité.

Entre «mur de lamentations» et «albums de photos nostalgiques de la ville», quelle est selon vous la meilleure manière par laquelle les internautes-citoyens doivent agir afin de faire bouger les choses ?

Les photos nostalgiques ne sont pas à l’ordre du jour du groupe et sont bannies selon la charte, il existe plusieurs pages consacrées à cette thématique. Quant au fait d’être un mur de lamentation, c’est un exutoire certain, surtout dans un contexte d’inaction et de sourde oreille de la part des autorités, permettant de se faire entendre car il faut croire que nous sommes suivis en attendant d’être exaucés en tant que citoyens conscients de nos devoirs mais aussi de nos droits.

Nous avons remarqué qu’il y a eu une forte mobilisation des membres du groupe suite à des rumeurs faisant état d’une éventuelle destruction du Lycée Chaouki et du Vélodrome, que pensez-vous de cela ?

C’est notre vocation même, alerter, dénoncer, mobiliser, obliger à répondre....

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