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Grand Angle

France : Une Marocaine pourrait faire tomber un présumé tueur en série de prostituées

C’est la seule à avoir eu la vie sauve parmi les prostituées qu’il est accusé d’avoir séquestrées, violées puis assassinées. Patrick Samaleh, plus connu sous le nom de «Jack l’éventreur de Marseille», pourrait prochainement être reconnu coupable devant la justice, grâce au témoignage d’une Marocaine. Détails.

Publié
Ph : AFP
Temps de lecture: 2'

Depuis lundi, un présumé tueur en série de 56 ans est jugé à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, dans une étrange affaire de disparition de trois prostituées, fin 2008, à Marseille. Jeudi, au 4e jour de son procès, une Marocaine est venue apporter son précieux témoignage à la justice. Soumia, 29 ans, est en effet la seule parmi ses présumées victimes à avoir la vie sauve aujourd’hui.

Salameh «est venu me voir, m’a proposé 200 euros pour le suivre chez lui, j’ai refusé», confie la jeune femme, dont les propos sont rapportés par l’AFP. Quand il revient vers elle pour lui proposer le double, cette dernière accepte. «C’était le ramadan, il fallait que j’envoie de l’argent à ma famille», explique-t-elle. Au moment des faits, Soumia, maman alors d’un garçon de 2 ans, était divorcée de son mari, Marocain comme elle, l’ayant poussé à faire le trottoir. Quand elle rencontre Salameh, elle ne s’attendait pas à ce qu’elle soit traitée de la sorte.

«Le chat devient lion»

Il est «gentil». «Il m’inspire confiance», se souvient-elle. Mais les choses ont rapidement tourné au cauchemar. «Le chat devient lion (...) il m’a prise par les cheveux et m’a tirée comme un sac poubelle», raconte Soumia, qui s’est également fait traiter de «sale pute». «J’ai compris que c’était la fin, l’angoisse est montée (…). Ce n’était pas un mec normal», ajoute-t-elle.

Pour espérer s’en sortir, Soumia n’avait alors d’autres choix que de se plier aux désirs de son agresseur. «J’ai essayé d’être douce, il m’a dit "toi tu es gentille", puis "Si tu tentes quelque chose, je te tuerai, si tu cries je te tuerai"», poursuit-elle, ajoutant qu’à un moment, elle s’est retrouvée agenouillée sur le sol de la salle de bains, mains entravées par une corde dans le dos. Mais «je suis restée gentille avec lui. On a fait l’amour», confie-t-elle. Mais ce n’est pas tout.

Un cadavre

Dans la salle de bains, «j’ai vu une femme décédée. Je ne suis pas folle, je l’ai vue de mes yeux», a-t-elle insistée devant la cour, évoquant «une partie de son bras qui sortait de la baignoire, des yeux ouverts qui fixaient le plafond et des mèches qui retombaient sur le visage». «Je vais te faire comme elle. Elle a pas voulu m’écouter, si tu fais la mariolle comme elle, je te tuerai», menaçait-il selon elle.

«Il me dit : c’est pas la première, c’est pas la deuxième, il y a plein de femmes en bas». «J’ai prié Dieu pour rester vivante», poursuit-elle. «Je te préviens, si tu en parles à quelqu’un et le dis à police, je te retrouverai, je te tuerai», lui aurait-il lâché avant de lui rendre sa liberté, après l’avoir payée et raccompagnée, les yeux bandés. Salameh la recontacte quelques jours plus tard pour lui proposer cette fois 900 euros. Elle accepte mais envoie un ami à sa place. Ce dernier ne trouve, toutefois, personne au lieu du rendez-vous.

Les corps des trois prostituées que Salameh est accusé d’avoir fait disparaître, ceux d’Iryna, Ukrainienne de 42 ans, Cristina, Roumaine de 23 ans, et Zineb, une Algérienne de 28 ans, n’ont jamais été retrouvés.

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