E2C est une des initiatives européennes proposées dans le Livre Blanc intitulé «Enseigner et apprendre : vers une société cognitive». Le Livre Blanc avait été présenté par Edith Cresson lors du sommet des chefs d'Etat de l'Union Européenne de Madrid, en décembre 1995, et adopté par leurs ministres de l'Education. En France, ce dispositif a depuis été renforcé dans le cadre du Plan Espoir Banlieues présenté, le 8 février 2008, par Nicolas Sarkozy.Ce jour là, le président français avait déclaré qu'il voulait «que l’école de la deuxième chance devienne une priorité comme le fut jadis l’école primaire sous la IIIè République».
Pour rappel, en 2000, lors du Conseil d'Etat de Lisbonne, l'objectif du E2C s’était fixé comme objectif de réduire réduit de moitié, de 2000 à 2010, le nombre de personnes de 18 à 24 ans n'ayant accompli que le premier cycle de l'enseignement secondaire et ne poursuivant pas leurs études ou leur formation. Il était aussi prévu d'assurer l'intégration professionnelle et sociale de ce groupe cible.
Ce sont bel et bien des écoles, car on y enseigne des matières comme le français, les mathématiques, l’histoire et la géographie ou encore l’informatique. Mais la méthode est différente du cursus normal. L'enseignement est personnalisé et les enseignants s’adaptent au rythme de chacun. En outre, l’enseignement repose sur l’alternance être les stages en entreprise et les cours dispensés à l’école, pour plus de proximité au monde du travail. Les stages et l'acquisition de compétences indispensables dans la vie professionnelle (autonomie, travail en équipe, montage de projets,…) doivent déboucher sur une insertion professionnelle rapide.
Reste à savoir si ce dispositif est exportable au Maroc ? C’est en tout cas la volonté de l’association NeôMaroc qui va lancer la première Ecole de la deuxième Chance au Maroc «pour favoriser une insertion d’urgence grâce à un accompagnement social quasi-automatique de toute personne accédant à ce type de circuit». L'association tentera de développer une pédagogie innovante pour accueillir des jeunes, garçons et filles âgés entre 14 et 22 ans, vulnérables et isolés.
«L’ambition de notre projet est de rompre cette spirale de refus et d’échecs chez les jeunes et d’entamer avec eux la construction d’espaces de recomposition. La vocation de cette école est d’apporter des moyens et un suivi personnalisé à ces jeunes menacés d’exclusion et leur permettre de reprendre pied grâce à la définition d’un projet professionnel en vue d’une insertion dans un emploi durable», indique Hasnaa Mehzoud, Chef de projet à l’association Neômaroc.
Ce premier pôle de formation de ce genre au Maroc s’inscrit donc dans l’esprit des "Écoles de la Deuxième Chance" en France, et il accueillera chaque année des jeunes qui pourront y trouver des opportunités pour concrétiser leurs projets professionnels. Et ce dès la prochaine rentrée scolaire.
(1) L'association Neômaroc est une association à but non lucratif, créée sous le statut de la loi de 1901 en France et au Maroc par le Dahir de1958. Elle a pour objet de militer pour le respect, la tolérance, le dialogue et la solidarité entre les personnes quelles que soient leur origine et leurs croyances, valeurs portées depuis des siècles par la tradition et la culture du Maroc. L’Association Néômaroc souhaite progresser dans cette voie de rapprochement des populations et des cultures, de renforcement de la dignité, par la reconnaissance et le travail.