Des balles tirées en l’air à Tanger. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un acte pour les besoins d'un tournage d'un film d'action dans la capitale du détroit mais de faits réels. Dans la soirée du samedi 15 mars, le quartier Ard Daoula relevant du territoire de la préfecture de Béni Makada a connu, l’un des plus graves affrontements entre les différents corps de la police et des jeunes appartenant à la mouvance salafiste, très bien implantée dans cette banlieue, armés de sabres, couteaux et pierres.
Un contrôle d’identité qui dégénère
A l’origine de cette brusque tension, un contrôle effectué par des agents de la circulation sur une voiture conduite par une personne H.A., proche des milieux salafistes. Sauf que l’opération a tourné en une vive altercation verbale entre le conducteur du véhicule, soutenu par ses amis venus en masse assister à la scène, et les policiers.
Les choses ont ensuite, très vite, dégénéré. Quelqu’un a frappé un des policiers sur le visage à l'aide d'un sabre. Au cours des échauffourées qui ont duré plusieurs heures, quatre autres agents ont été blessés à des degrés différents. Le bilan fait état, également, du renversement d’une fourgonnette de la sûreté dû à la panique du chauffeur qui voulait quitter les lieux à toute allure pour éviter d’être la cible des jets de pierres des jeunes.
Des balles pour disperser les manifestants
Pour une reprise en main de la situation, les autorités locales ont fait appel à d'importants renforts. Des sources locales estiment le nombre des policiers dépêchés sur place à 500 agents dont certains arrivés d’autres villes. Ils n’ont pas hésité à tirer des balles en l’air pour dissuader les manifestants. Ce fort déploiement a eu raison de la colère des habitants du quartier. Cette nouvelle opération au quartier Ard Daoula à Béni Makada s’est soldée par l’arrestation d’une dizaine de jeunes, des salafistes et petits trafiquants de drogue.
Quant à la personne à l’origine de ces incidents, il aurait pris la poudre d'escampette. Pour le moment les avis divergent sur les causes exactes de cette escalade : Est-ce que le salafiste faisait l’objet d’un avis de recherche pour ses activités politiques ? La veille, des policiers ont encerclé une mosquée au quartier Casa Barata, relevant également de Béni Makada, et ont procédé à l’arrestation de 15 personnes. Alors que d’autres sources à Tanger n’écartent pas que H.A. aurait transporté une quantité de drogue à bord de son véhicule.