Suisse : Des parents qui avaient refusé d'envoyer leur fille voilée à l'école acquittés

Des parents musulmans, accusés de «violation des devoirs éducatifs et d’assistance» envers leur petite fille, viennent d’être innocentés ce mercredi par la justice suisse. Le Tribunal de district d'Altstätten, dans le nord-est du pays, a décidé d’acquitter le père et la mère de l’enfant, rapporte l’agence de presse suisse ATS.

Selon cette dernière, les parents n’avaient plus envoyé leur fille à l’école primaire de St. Margrethen pendant plusieurs mois, préférant qu’elle suive ses cours à domicile. En cause, son voile interdit par l’établissement scolaire en question.

Voile interdit à l’école

L’affaire remonte à l’été dernier. Les parents de l’élève, dont l’âge n’a pas été précisé, s’étaient vus notifier l’interdiction du port du voile islamique dans l’enceinte de l’établissement scolaire. Ils ont alors décidé, dès la rentrée en aout dernier, de ne plus envoyer leur fille à l’école. Durant plusieurs mois, cette dernière était donc obligée de suivre le programme scolaire de sa classe à la maison.

En parallèle, les parents ont déposé un recours auprès du département cantonal de l'Instruction publique contre la décision de l’école. Mais celui-ci n’a pas encore donné son avis. «Le cas y est actuellement encore en suspens», indique la même source. En attendant, le Tribunal administratif a autorisé en novembre dernier la petite à porter son voile en classe, jusqu’à la décision du département sur le recours. Depuis, l’enfant suit à nouveau les cours en classe.

Le droit à «la liberté religieuse»

Un mois auparavant, les deux parents avaient, toutefois, été condamnés par le Ministère public de Saint-Gall pour avoir refusé d’envoyer leur fille à l’école. Selon l’ATS, le père s’était vu condamner à trois mois de prison et à une amende de 2 500 francs suisses et la mère à une peine pécuniaire avec sursis, assortie d'une amende de 800 francs suisses. Les parents avaient alors fait appel des ordonnances pénales, «ce qui a donné lieu au procès», précise-t-on.

Lors de l’audience d’hier, mercredi, le père a assuré qu’il n’était pas un «extrémiste» et que sa fille voulait elle-même porter le voile. Il a également déploré que «l'on ne veuille pas accepter» sa famille. Leur avocat, qui a réclamé l’acquittement, a décrit ses clients comme «deux personnes qui prennent leur foi au sérieux», reprochant aux autorités scolaires leur «esprit borné» et leur «aveuglement idéologique».

Malgré que la procureure leur ait reproché leur «manque de volonté de s'intégrer», le juge leur a donné raison, estimant dans sa décision que «le droit de porter le voile islamique fait partie de la liberté religieuse».