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Grand Angle

Les MRE: Une « source inexploitée de partenariat potentiel » selon le HCR

Le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (UNHCR) estime que le Maroc a fait des progrès dans le traitement des migrants au Maroc, mais considère que l'expérience de la diaspora marocaine peut faire avancer le respect des droits humains pour les étrangers au Maroc.

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Le Maroc a été le premier pays africain à recevoir le personnel du HCR en 1959 et à autoriser l’ouverture d’une délégation honoraire en 1965. Mais il a fallu attendre 2007 pour que le HCR et le gouvernement du Maroc signent un accord de siège, permettant l’ouverture d’une représentation à part entière. De même, le Royaume a ratifié les plus importantes conventions internationales en matière de droits des réfugiés et des migrants, mais il manque une procédure nationale effective en matière d'asile.

 Une politique migratoire adaptée est cependant nécessaire, car aujourd'hui, le Maroc se trouve à la croisée de plusieurs trajectoires migratoires. Plus de 10% des Marocains vivent à l'étranger; en même temps, beaucoup de migrants viennent au Maroc et sont dans des situations très diverses. Le HCR parle de «migrations mixtes», comprenant réfugiés et migrants de travail, à destination du Maroc et en transit, de courte et de longue durée, en situation régulière et irrégulière. Selon des estimations, 10 000 immigrés sans titres de séjour se trouveraient au Maroc actuellement, et seulement 750 à 800 personnes ont été reconnus comme réfugiés par le HCR.

 Pays d'accueil autant que pays de transit et de départ, le HCR propose, dans une étude présentée le 31 mars 2010 à Genève, de «faire le lien entre les droits de la diaspora Nord-Africaine et les droits de ressortissants étrangers venus dans la région». Les MRE pourraient faire valoir leurs (bonnes et mauvaises) expériences dans leurs pays d'accueil pour faire progresser le traitement que le Maroc réserve à une population étrangère dans le Royaume, car finalement, les deux groupes se retrouvent dans des situations semblables.

 «Ces membres [de la diaspora] pourraient être incités à jouer un rôle dans la défense des droits humains pour les ressortissants étrangers au Maroc, y compris les réfugiés», souligne un communiqué publié à Genève. Un partenariat avec l'office de l'UNHCR à Paris a été proposé à cet égard.

 La proposition survient dans une période dans laquelle l'attention du Maroc en matière de politique migratoire est clairement orientée vers les MRE, pour défendre leurs droits dans les pays d'accueil et pour renforcer les liens avec leur pays d'origine. La situation des migrants au Maroc n'est soulevée que par des associations de lutte pour les droits humains, ou alors dans les négociations sur le contrôle des frontières avec l'Union Européenne. L'objectif de maximiser la contribution des MRE pour le développement économique du pays l'emporte clairement sur une politique qui viserait non seulement une amélioration de la situation légale d'immigrés au Maroc, mais aussi une diminution des préjugés existant au Maroc envers les immigrés.

 Reste à savoir comment les MRE pourraient, et voudraient, s'engager concrètement dans ce domaine.

 

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