Le cadavre d’un membre du Mouvement du 20 février a été retrouvé, hier, à quelques mètres de l’école hôtelière, sise avenue Mohammed VI à Marrakech. Selon les premiers éléments qui ont filtré, le décès d’Ahmed Benamar serait dû à des coups reçus sur la tête.
«A sa sortie de la morgue, son frère nous a assuré que le cadavre porte une profonde blessure au niveau de la tête», nous confie Me Taher Abou Zaid, avocat au barreau de la ville ocre. La même source rejette des informations publiées par certains médias sur l’existence de traces visibles de pneus sur le bitume ou de morceaux de verres d’une bouteille.
La famille de la victime exige une autopsie
Jusqu’à présent le corps de Benamar, un ancien détenu du Mouvement originaire de Kalaât Sraghna, n’a pas été enterré. Sa famille demande au préalable, qu’une autopsie soit effectuée sur le cadavre afin de déterminer les causes exactes du décès. Tout indique qu’elle n’est pas convaincue par la version de l’accident de circulation, avancé par la police.
Deux avocats ont pris contact avec le procureur du roi près du tribunal de première instance afin de le convaincre d’ordonner une autopsie du corps et l’ouverture d’une enquête. «Après des heures de discussions, le magistrat s’est déclaré incompétent pour prendre une décision. Il a soumis l’affaire au procureur général du roi près la cour d’appel», souligne M. Abou Zaid. Ce matin, la famille et les militants du Mouvement du 20 février attendent le verdict du juge.
S’agit-il d’un assassinat politique ?
Les circonstances non-encore élucidées du décès d’Ahmed Benamar, un étudiant en master à l’université Cadi Ayyad à Marrakech, risqueraient d’engendrer une tension avec la famille au cas où elle persisterait à refuser d’inhumer son fils.
A notre question de savoir s’il s’agit d’un assassinat politique, notre interlocuteur a complétement écarté cette option, envisageant plutôt la piste du règlement de compte. «Un témoin affirme avoir vu la victime à 1h30 du matin ce lundi à environ un kilomètre des lieux du crime en compagnie de deux autres personnes. L’enquête devrait se consacrer à déterminer leurs identités», conclut Me Abou Zaid.