La crise diplomatique avec la France s’aggrave encore plus. Apparemment, les éclaircissements du président François Hollande faits au roi Mohammed VI, lors de sa communication téléphonique, et le démenti de mardi du Quai d’Orsay, n’ont guère convaincu les autorités marocaines.
Preuve en est le dernier communiqué du ministère de la Justice annonçant la «suspension de l’exécution de toutes les conventions de coopération judiciaire». Une décision prise par le département de Mustapha Ramid pour «remédier aux disfonctionnements qui les entachent», ajoute la même source.
Pire encore, il a été décidé le rappel du magistrat de liaison à Paris «en attendant de convenir de solutions adéquates garantissant le respect mutuel et total des conventions liant les deux pays dans la lettre et l’esprit, de manière à préserver la souveraineté des deux Etats sur la base du principe de l’égalité qui doit présider à leurs relations», précise le communiqué.
L’affaire Hammouchi en est bien la cause
Par miracle, la plainte déposée par une ONG française contre le patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi pour «complicité de torture» semble avoir, enfin, ouvert les yeux des officiels marocains sur les nombreuses «lacunes» et «dysfonctionnements» qui émaillent les accords de coopération dans ce secteur avec la France. Le texte du département du PJDiste considère le fait que «sept éléments de la police française ont tenté de remettre une convocation judiciaire à un responsable marocain à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris» comme une « violation des us diplomatiques». Il va même jusqu’à qualifier la manière utilisée de «provocatrice».
Par ailleurs, le même communiqué déplore que «le magistrat de liaison accréditée à Paris a tenté d’obtenir les éclaircissements nécessaires auprès des autorités judiciaires françaises concernant ce sujet, trois jours durant vainement». Pour le moment, les autorités françaises n’ont pas encore réagi à la mesure du département de Mustapha Ramid. Seuls quelques supports de presse se sont contentés jusque là de rapporter l’information.
Après la justice, quel est le prochain secteur qui pourrait être concerné par une suspension ? Reste à savoir si le Maroc se contentera de cette mesure comme représailles.