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Belgique : Imam et professeur dans une école laïque

Pendant qu’en France, la question de la compatibilité entre l’islam et la laïcité continue de faire débat, en Belgique, le sujet ne semble pas inquiéter plus que ça. Preuve en est, le parcours d’un imam maghrébin, qui à coté de son travail à la mosquée, enseigne depuis plus de 30 ans dans une école secondaire laïque de Mons.

Publié
Ph : Armons.be
Temps de lecture: 2'

Faciliter la compréhension de l’islam pour mieux se connaitre. C’est la vision prônée par l’imam maghrébin Brahim Methnani, qui enseigne également depuis une trentaine d’année à l’Athénée royal de Mons, en région wallonne. Comme la majorité des athénées de la Communauté française de Belgique, l’école d’enseignement secondaire assure un programme d’éducation laïc à ses élèves et neutre donc en matière de religion. Et bien que cela puisse paraître contradictoire, l’imam Brahim Methnani y enseigne la religion islamique.

«J’enseigne la religion islamique depuis septembre 1981», explique-t-il dans un entretien avec le site d’actualité Rtbf.be. «j’enseigne surtout le rapport avec l’autre, l’étude d’autres religions, surtout le comportement, on parle un peu de l’ouverture, moi mon idée c’est de faire de mes élèves pas des têtes bien pleines mais des têtes bien faites, j’essaye d’apprendre à mes élèves à être ouverts d’esprit, à aller vers l’autre parce que nous sommes obligés, et moi ma croyance, ma foi , c’est que les religions sont venues pour rapprocher les gens et non les disperser», estime l’imam.

«On parle des sujets tabous»

Les élèves Brahim Methnani en sont bien conscients. L’ouverture d’esprit de leur professeur de religion islamique ne leur déplait pas, bien au contraire. «On ne parle pas que de la religion, on ne parle pas que de la manière de faire la prière ou de lire le Coran. On parle plus de la cigarette, de l’alcool, on parle des sujets tabous», a fait savoir un de ses élèves de quatrième secondaire, cité par le même journal.

«Monsieur Methnani, ne fait pas comme les autres professeurs de religion, il ne parle pas que de l’islam, il parle des Turcs, de la religion catholique, de la religion protestante, il ne veut pas qu’on soit en conflit avec les autres religions, la religion islamique c’est une religion ouverte, on ne doit pas être refermés sur soi», poursuit l’enfant.

Pour un islam pluriel

Pour Brahim Methnani, c’est l’incompréhension et la méconnaissance de l’autre qui pousse souvent au racisme. «L’Islam est pluriel», souligne-t-il. «Il y a différentes façons d’interpréter les versets, les interpréter dans un contexte bien particulier, donc les élèves comparent ce qu’ils vivent à la maison par rapport à ce que dit le professeur et ce que disent les autres dans les autres cultures parce qu’ici nous avons trois cultures différentes, nous avons la culture maghrébine, nous avons la culture turque et nous avons la culture de l’Afrique subsaharienne ici, nous avons (des gens) du Cameroun, du Burundi», poursuit-il.

«Donc le travail à faire c’est de faire correspondre ces différentes cultures, à voir un peu les différences et montrer que les différences ne sont pas une raison de se disperser, ce ne sont pas des obstacles mais plutôt quelque chose qui enrichit la compréhension. Moi, je crois profondément que l’islam est pluriel, qu’il n’y a pas un seul islam, il y a plusieurs sortes d’islam», conclut l’imam. A noter que des cours de religions catholique et protestante sont également dispensés aux élèves de l’école.

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