«Les ministres du PJD sont des esclaves du patronat». Ces propos ne sont pas l’œuvre d’un syndicaliste, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, ils émanent de Faouzi Chaâbi. Le fils du milliardaire Miloud Chaâbi a lâché cette phrase dans le cadre d’un entretien accordé au quotidien arabophone Sahifat Annas. C’est le même journal que ce dernier avait menacé, dans des déclarations à Yabiladi, de poursuivre en justice pour «publication d’informations mensongères sur la situation financière du groupe Ynna holding». Les temps ont changé.
«Grace à Dieu, il y a des sages au Palais»
La nouvelle sortie médiatique de Faouzi Chaâbi annoncerait-elle la rupture du cordon ombilical qui lie cette famille aux islamistes du parti de la Lampe ? Visiblement, le clan Chaâbi semble préférer sacrifier son étroite relation avec les frères de Benkirane pour séduire de quelques très influents centres de pouvoir.
Pour la réalisation de cet objectif, le fils du milliardaire n’a pas lésiné sur les moyens. «Nous croyons dans les fondements de la oumma. S.M le roi a exprimé, à deux occasions, sa satisfaction d’El Haj Miloud Chaâbi. Et lorsque nous avons quitté le mouvement du 20 février nous l’avons fait à visage découvert». Et d'enchainer par s’interroger sur «les raisons de la poursuite des campagnes de dénigrements de sa famille ?», avant de donner la réponse: «grâce à Dieu, il y a des sages au Palais».
Une manière implicite pour Faouzi d’accuser certaines parties dans l’entourage royal d’être à l’origine de ce que la famille Chaâbi qualifie de cabale contre elle.
Faouzi veut retourner en politique
A l’approche d’importantes échéances électorales, les communales en 2015 et les législatives de 2016, Faouzi Chaâbi tente par tous les moyens de trouver un parti qui pourrait accepter en son sein des membres de sa famille. Après l’échec de sa stratégie de mettre la main sur le parti de l’Environnement et du développement durable d’Ahmed Alami, Faouzi avait tenté sa chance, mais sans réel succès, avec une petite enseigne politique, le parti de la Liberté et de la justice sociale, dirigé par Miloud El Moussaoui.
Nullement découragé par ses revers, des sources nous ont confié que Faouzi a pris langue avec le politologue Mohamed Darif pour intégrer son projet de parti : «les Nouveaux démocrates». Entre les deux hommes, le niveau de négociations est bien avancé. Faouzi est même sur la liste de diffusion privilégiée des membres fondateurs qui travaillent sur l’élaboration des statuts internes de la formation politique, indiquent les mêmes sources.
Sauf coup de théâtre qui ne pourrait être que le résultat de quelques communications téléphoniques de l'ombre, la famille Chaâbi aura sa place dans la composition du parti de Mohamed Darif.