Ma belle me sourit et s'étire
Ses yeux me troublent et ses mains
Me touchant,allument des incendies, l'air
Est rempli de pénétrants parfums
Ambre, Jasmin, musc et myrrhe
Dans les yeux jouent mille éclairs
L'invitation, la moquerie, la tentation
Le rire, l'amour indiciblement mêlés
Telle la cruche aux mille épices orientales
Est-elle énigme, salut, damnation ?
Son d'une quelconque cloche fêlée ?
Ou la saveur éternelle de mon pays natal ?
Ma belle est une synthèse de tout ce que j'aime
De ma terre, de ma maison, de mon soleil
Des réunions le soir avec les tantes et les oncles
Elle est mon été sauvage et mon automne blême
Le chant des bergers, les gémissements du Ney
Pour elle je respire par elle je m'étrangle
Sensuelle comme les foules dans nos villes
Dans les couloirs la médina se frôlant à souhait
De Ouezzane, Marrakech, Safi ou Tanger
Ma belle, elle est notre pays à l'exil
Ce à quoi on s'accroche, une bouée
Qui rappelle les saveurs du pays à l'étranger