L’imam Mustapha Nouhi, 60 ans, est à présent blanc comme neige. Le religieux belgo-marocain, qui faisait l’objet d’une enquête pour «faux, usage de faux et blanchiment d’argent» a, en effet, été innocenté mardi 11 février, par la justice belge. Il a bénéficié d’un non-lieu, a fait savoir le site d’actualité belge Dhnet.be. Selon ce dernier, c’est la chambre du conseil du tribunal de première instance de Bruxelles qui a rendu la décision.
La même cour a également ordonné un non-lieu au profit de Nourredine Nouhi, frère de l’imam âgé de 49 ans et professeur de religion islamique. Idem pour un troisième inculpé du nom d’El Bachir El Younoussi.
Aucune preuve
L’enquête qui visait l’imam de Saint-Josse, également président de diverses associations culturelles et religieuses en Belgique, avait été ouverte il y a cinq ans. Celle-ci visait en premier lieu «les activités et le financement de plusieurs ASBL dont l’ASBL Association culturelle de l’Enseignement et de l’Éducation, l’ASBL Association culturelle pour les Relations humaines et l’ASBL Centre européen pour la Connaissance de l’Islam», rapporte la même source. Et comme l’a indiqué mardi le parquet de Bruxelles, il s’agissait d’un dossier ouvert par le parquet fédéral.
Celui-ci n’intervient normalement «qu’en présence de soupçons éventuels de terrorisme». Malgré plusieurs opérations de perquisitions effectuées, qui avaient d’ailleurs été très médiatisés à l’époque, rien n’a été établi par la justice. Aucune charge pénale n’a donc pu être retenue contre lui.
Au cours de l’enquête, l’imam s’était vu interrogé sur ce qu’il pensait de «toutes ces perquisitions». Il avait alors répondu qu’il devait remercier pour cela le juge Michel Claise à l’origine de son inculpation. «Je suis très content (de ces perquisitions). Mais moi, vous savez, je ne m’occupe que de ce qu’il y a au- dessous de la terre et au-dessus du ciel», ajoutait-il. L’imam, père de pas moins de 14 enfants, avait notamment dû justifier l’achat d’une Mercedes pour son épouse et d’un snack situé sur la rue Brabant.
4 tonnes de dattes suspectes
«De multiples voyages et pèlerinages pour cet homme au chômage» avaient également attiré l’attention des enquêteurs. «J’ai beaucoup d’amis généreux. Je dors dans les mosquées. Les frais de pèlerinage sont payés par un bienfaiteur au Qatar, du ministère des Aoukaf», assurait-il. L’achat de quelques 4 tonnes de dattes, lors d’un ramadan, pour la somme de 12 416 euros paraissait également «suspect». Mais en fin de compte, rien de tout cela ne semble illégal.
«Ce dossier a bien démontré que tous les soupçons que la justice belge, la police et le parquet fédéral ont nourris à une certaine époque étaient totalement infondés», a conclu son avocat Me Yannick De Vlaemynck.