Aujourd’hui, s’est tenu à la Chambre des représentants la dernière séance des questions orales de la session d’automne. Le ministre des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa a en quelque sorte ravi la vedette aux autres membres du cabinet Benkirane.
Abordant la menace de Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie au Maroc (FNBPM) d’opérer des hausses dans le prix de l’unité du pain, le ministre a martelé sans surprise que toute décision prise, sans l’aval du gouvernement, serait «illégale».
El Ouafa jette un pavé dans la marre
Mais au fil de sa réponse, El Ouafa a lancé aux députés que le pain subventionné par la Caisse de compensation, vendu à 1,20 Dh, serait «mauvais pour la santé des Marocains». Apparemment convaincu de ce qu'il avançait, il a cherché dans la salle le ministre de la Santé pour confirmer ses dires... en vain. Une absence qui a épargné à Lhoucine El Ouardi de cautionner les surprenants propos de son collègue.
Le nouveau pavé dans la marre de Mohamed El Ouafa a même désarçonné l’opposition. Celle-ci a mis du temps avant de réagir. Ce n'est qu'une fois que le ministre a quitté l’hémicycle qu’un député a enfin pris la parole pour dénoncer les déclarations d’El Ouafa. Il a demandé l’ouverture d’une enquête afin de s’assurer si le pain subventionné constitue un danger pour la santé des Marocains.
Les bourdes d'El Ouafa sont nombreuses
En deux ans passés au gouvernement, le ministre El Ouafa a brillé beaucoup plus par ses déclarations très controversées que par ses réalisations. En septembre 2012 alors qu’il était à la tête du département de l’Education nationale, l’ancien ambassadeur du royaume en Inde et au Brésil s’est targué devant des istiqlialiens qu’il gérait des écoles d’un niveau supérieur que même le président américain Obama jalouserait.
Au printemps 2013, nouveaux propos polémiques du ministre. A l’occasion d’une visite d’une école primaire dans la région de Marrakech, il lançait à une élève qu’elle était en âge de mariage et non pour être à l'école, suscitant une levée de bouclier des associations de défense des droits des enfants et de certains organes de presse.
Et après? L'homme est toujours là. Même les très vives critiques du roi Mohammed VI concernant sa gestion de l’enseignement ne l’ont écarté du gouvernement. De l’Education nationale sous Benkirane I, avec l'éqtiquette Istiqlal, il a rebondi au ministère des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance sous Benkirane II, mais cette fois sans étiquette politique.