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Noyade de migrants près Ceuta : Une enquête bientôt ouverte sous la pression des ONG

La mort des immigrés qui tentaient de rejoindre Ceuta la semaine dernière fait encore du bruit en Espagne. Après les politiques de gauche, les ONG mettent la pression sur le gouvernement. L’une d’entre elles a porté plainte et une enquête vient d’être ouverte. De son côté, la police espagnole tente de calmer le jeu, mettant toujours en avant que le drame s’est produit sur les côtes marocaines.

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Les autorités marocaines et espagnoles craignaient bien un alourdissement du bilan des victimes de la noyade de jeudi dernier Alors que vendredi dernier, la police parlait de 13 morts, elle se retrouve actuellement avec 15 cadavres identifiés, révèle la presse espagnole.

Depuis la semaine dernière, cette affaire crée une véritable polémique en Espagne où le gouvernement est fortement critiqué sur sa manière de gérer l’immigration irrégulière. Un collectif d’ONG locales a déposé une plainte lundi matin au bureau du procureur général, réclamant l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation, par la garde civile, de matériels anti-émeute et de gaz lacrymogènes pour repousser les immigrés, rapporte El Pais.

Rappelons que jeudi 6 février, plus 200 immigrants ont essayé d’entrer à Ceuta via la plage de Tarajal. D’après les témoignages de survivants, certains migrants auraient réussi à atteindre la ville autonome, mais auraient ensuite été repoussés par la garde civile espagnole qui se serait servie de matériel anti-émeute et de gaz lacrymogène. Les autorités espagnoles ont d’abord nié l’intervention de ses forces de sécurité, avant d’admettre que le matériel n’était pas dirigé contre les personnes, tout en soulignant que les immigrés avaient fait preuve de violence.

Mais ces déclarations n’ont pas réussi à convaincre les ONG, qui dénoncent une action en rupture avec les droits de l’homme. Dans sa plainte, le collectif a réclamé «tous les enregistrements audio et vidéo existants des embarcations de la garde civile, ainsi que toutes les données relatives à la navigation des navires policiers. De plus, l’administration policière est appelé à fournir un inventaire du matériel anti-émeute existant dans l’armurerie du commandant, ainsi que la présentation des registres de contrôle d’entrées et sorties du matériel anti-émeute de ces deux derniers mois.

La garde civile renvoie la balle vers Rabat ?

Après avoir pris connaissance du dépôt de plainte, le directeur de la garde civile, Arsenio Fernandez de Mesa, continue de défendre le travail de ses équipes. Dans une déclaration publique, il a appelé les ONG à «se soucier également du cas des trois agents de police blessés» pendant les événements de jeudi dernier, estimant le comportement de ses équipes «impeccable».

Dans un rapport fourni au sujet du dernier cadavre retrouvé, la direction de la garde civile note que d’après l’autopsie, la cause de la mort du défunt n’est autre que la noyade. Elle a également tenu à noter que jusqu’à présent, un seul corps a été retrouvé dans les eaux espagnoles, le reste ayant été repêché au large des côtes marocaines. C’est une affirmation bien curieuse, car il semble que la police espagnole veuille se débarrasser de toute responsabilité concernant ces décès, renvoyant la balle au Maroc. Mais cette hypothèse serait difficile à croire, puisque les témoignages des survivants recueillis par les forces de sécurité marocaines attestent du contraire.

Le ministre espagnol de l’intérieur s’expliquera jeudi prochain

Toutefois, le ministre espagnol de l’Intérieur devra s’expliquer à ce sujet jeudi prochain au Parlement, tel que réclamé par les politiques de gauche. De son côté, le bureau du procureur ouvrira une enquête dès réception de toutes les pièces réclamées dans la plainte du collectif d’ONG. 

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