Le politicien Matthias Bertschinger a porté plainte contre seize hommes politiques dont 14 de l’Union démocratique du centre (UDC), tous membres du comité d'Egerkingen qui est à l’origine de l’initiative «contre l’immigration de masse» en Suisse, rapporte la presse locale. En cause, une affiche de ce dernier ayant pour slogan «Bientôt 1 million de musulmans ?» et illustré avec l’image d’une femme en niqab.
En effet, l’UDC est un parti d’extrême droite réputé pour son hostilité à l’immigration. Il y a quelques mois, il a émis l’initiative contre l’immigration massive, dans le but d'amender la Constitution et fixer des quotas annuels de permis accordés aux étrangers pour travailler en Suisse. Mais dans sa campagne, le comité d'Egerkingen rattaché à l’UDC semble tourner le sujet dans un sens très provocateur.
«Intolérable»
Leur affiche «dépasse non seulement les limites du bon goût, mais constitue aussi une discrimination raciale», note le texte de la plainte. Interrogé par Le Matin suisse, Matthias Bertschinger explique que cette affiche traduit un message évident, celui que «les musulmans sont un danger pour la Suisse. Ceux-ci sont donc stigmatisés et blessés dans leur dignité».
Pour lui, une telle action n’est pas admissible. «Cette attaque ouvertement raciste sous couvert de s'attaquer à un problème réel, est intolérable. J'espère que d'autres Suisses agiront de même», affirme ce membre des Verts suisses et ex-conseiller communal de Nunningen (une commune au nord-ouest de la Suisse).
Lancer un débat de société
De son côté, le comité d'Egerkingen se dit «étonné» par cet attaque en justice, affirmant que les 16 personnes visées font pas partie du comité à l’origine de l’initiative anti-minarets. Son secrétaire général a cependant refusé de fournir la liste des membres du comité contre l’immigration massive. Pourquoi donc ce manque de transparence ? Il est pourtant clair que tous sont liés, puisque ces initiatives sont toujours le fait des membres des populistes de l'UDC.
Les Suisses se rendront aux urnes le dimanche 9 janvier prochain afin de voter «pour» ou «contre» cette initiative. Matthias Bertschinger espère, avec sa plainte, ouvrira un débat social constructif et positif sur la manière de traiter les questions liées à l’immigration. «Nous devons nous demander si cette forme de la politique de notre démocratie est digne. Je souhaite que l'on pose des limites à ces excès», estime M. Bertschinger.