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Grand Angle

Marocains en Europe et jnouns : La ‘roqya business’ [Interview]

Anthropologue, spécialiste de l'islam européen, Farid El Asri, chercheur associé au Centre Jacques Berque, à Rabat, a étudié les rapports et les pratiques liées aux jnouns dans la communauté marocaine en Belgique. Il a constaté que loin de s'effacer dans le contexte européen, les jnoun, ces êtres surnaturels, ont conservé une place importante dans les préoccupations quotidiennes des musulmans, donnant lieu à un véritable «roqya business».

Publié
Une scéance d'exorcisme filmée par la BBC aux Royaume Uni. /DR
Temps de lecture: 3'

Comment a évolué la perception des jnouns et les pratiques qui y sont liées parmi les Marocains qui ont émigrés en Europe ?

Dans un premier temps, les pratiques d’exorcisme ont été contraintes à une certaine discrétion. Elles sont restées très ancrées dans les us et pratiques nationales et villageoises de chaque groupe. Les outils et les manières de guérir étaient importés du village d’origine. Je pense qu’il y a un parallèle à faire entre la migration et le hajj. La migration est une sorte de pèlerinage, et comme le hajj elle suppose la confrontation aux autres musulmans : turcs, convertis ... Dans ce mélange, une même réalité religieuse partagée, les jnouns, reste très cloisonnée en terme de perception en fonction de l’origine.

Les 2e et 3e générations de Marocains en Belgique ont-elles eu tendance à abandonner la croyance des jnouns et la pratique de la roqya ?

Pas du tout, c’est même devenu un premier recours en cas de problème ; pas nécessairement parce que l’on pense qu’un problème ou un évènement est forcément lié au jnouns, mais plutôt pour exclure, avant toute autre démarche, cette éventualité. Il arrive que la dernière génération fasse des «check-up d’exorcisme» pour se rassurer, par exemple.

La consultation des guérisseurs s’est développée avec la seconde et la troisième génération. Chose logique, puisque c’est avec elles qu’arrivent les préoccupations comme le mariage, les enfants... On va voir un fkih parce qu’on ne trouve pas de conjoint, parce qu’un mariage se déroule mal, qu’un couple ne parvient pas à avoir d’enfants. C’est donc un islam du quotidien qui se déploie.

La pratique contemporaine de la roqya est-elle restée fondée sur l’origine villageoise ?

La nationalité du fkih peut encore influer sur le choix des Marocains de la première génération mais beaucoup moins pour leurs enfants et petits enfants. Depuis les années 1990 s’est développée ce que j’appelle le «roqya business». Une véritable industrie des guérisseurs selon la tradition prophétique, plutôt dans la mouvance tabligh, s’est déployée. Des formations se donnent, des espaces collectifs dédiés sont investis et le clientélisme intervient même parfois. C’est ce que j’appelle la «roqya charia». On passe de l’utilisation du petit bâton et des herbes à une dimension totalement religieuse qui exclut tout ce qui n’est pas 100% prophétique. Selon elle, tout ce que le prophète n’a pas pratiqué lui-même est haram et accusé d’associationnisme, le pêché le plus grave. Dans le discours de ces guérisseurs, les postures traditionnelles sont donc disqualifiées sur base d'argument religieux.

Dans quelle mesure l’engouement pour ces guérisseurs du surnaturel ne présente-il pas un risque pour ceux qui s’y soumettent ?

Il existe des cas de surinterprétation de la part des guérisseurs. Je pense au cas d’une jeune femme en Belgique qui est morte suite à une tentative d’exorcisme. Pendant les séances, les fkihs utilisent normalement de l’eau coranisée. Pour cette jeune femme, prétendument stérile, les exorcistes ont carrément plongé son visage dans l’eau et quand elle tentait d’en sortir pour respirer, les guérisseurs estimaient qu’il s’agissait du jinn qui l’habitait et ils replongeaient son visage dans l’eau. Pendant le procès, la famille de la défunte s’est présentée comme musulmane et a accusé ces pratiques d’être extérieures à l’islam quand les guérisseurs estimaient qu’ils avaient simplement fait ce qu’ils pouvaient. Le fait de recourir trop systématiquement au fkih risque également de faire passer une crise d’épilepsie, par exemple, pour une crise de possession.

Comment expliquer que la «rokya charia» ait tendance à exclure voire dominer les autres formes traditionnelles d’exorcisme ?

Les musulmans sont traversés, dans leur trajectoire identitaire, par un réflexe pour un islam «puriste», débarrassé des scories culturelles. Cet islam en apesanteur est caractéristique d'une ère normative et moraliste qui traverse l'islam contemporain et offre une analyse binaire du monde : ce qui est haram et ce qui halal. Les consommateurs musulmans penchent donc, lors des approches curatives contre les possessions supposées, davantage vers des postures suivant plus précisément les voies dite de la guérison suivant le "Coran et la Sunna".

ignorance assistée
Auteur : Moulayali
Date : le 10 février 2014 à 00h00
Ce qui est néfaste c'est l'analphabétisme, ton ignorance d'un sujet, qui te dépasse! J'espère qu'un jour tu n'auras pas à choisir entre cette peste, et la psychiatrie! Par ton pseudo, tu penses être plus locace que d'autres, alors qu'à mes yeux c'est toi l'ignorance . Tu est comme le converti qui a assassinée cette jeune femme, tu ne sait rien mais tu crois tout savoir? "Piano Forte" c'est quoi un anti -dépresseur? Dis nous on va t'aider ! Par contre c'est ton droit de ne pas y croire, et je souhaite que tu n'y croit pas de tout coeur, mais au moins respecte ceux qui croit à,l'existence de ce monde invisible, dont tu n'as aucune science!
l"ignorance assistée
Auteur : PianoForte
Date : le 01 février 2014 à 16h24
Il n'y a pas lieu de distinguer entre bonne et mauvaise roqya. C'est comme distinguer entre bonne et mauvaise peste.
C'est néfaste !!
Salam alikoum
Auteur : neutre75
Date : le 01 février 2014 à 14h45
Salam alikoum , le problème vient des sorciers et des faux raqui.Les sorciers n'ont pas honte d'user de telle pratique car ils font du mal à une personne , de plus ce mal est invisible donc ça déstabilise fortement pour certain.
Certains raqui n'ont pas honte de dire aux gens qui vont les guérir tout en sachant que c'est Allah qui guérit.
Le pire pour moi sont les raqui car ils connaissent le coran , ils vendent les paroles du coran et profitent des malades , e plus quand on est touché par ce genre de mal n'ont pas d'argent car souvent leur vies bloquent.
Qu'Allah guérissent tous ces malades et maudissent ces sorciers.
Roqya Business
Auteur : Moulayali
Date : le 01 février 2014 à 12h36
La sœur Latifa qu'Allah l’agrée dans son paradis, n'a pas eu de chance de tomber sur des gens qui ne connaissent rien dans la Roqya. En fait ils l'ont tout simplement assassinés sans préméditations. On ne fait pas boire 100 litres d'eau à une pseudo malade, c'est en soi un crime. En plus ceux qui pratiquaient la Roqya, c'est un converti et un champion de l'usure et un dealer; le décor est planté.
La première condition de la pratique de la Roqya, c'est la crainte d'Allah, sinon bonjour les dégâts pour celui qui la pratique! On peut parler de business quand le Raqui vous demande un certain montant pour la Roqya (interdit en islam), et qui ne se contente pas ce que qui lui revient de droit (fetouh).
L'exemple du type qui tout les soirs gaspille 300,00€ avec les femmes et l'alcool, à qui on fait de la sorcellerie, qui fait tout les hôpitaux du monde, sans résultats, à qui ont fait une Roqiya, et qui guérit, et vous voulez lui faire cela pour ces beaux yeux?
Non, désolé, il donne ftouh, mais il donne ce qu'il veut. Bien sûr si il donne 5,00€ pour 3 heures de Roqiya, il n'est pas prêt de revoir le Raqui (et je le comprends).
Quelqu'un victime de djnouns n'ayant clairement pas les moyens, personnellement je me contenterais d'un peu de sel, et Allah seul le sait.
Tout le monde sait que les pays arabes et en particulier ceux du maghreb détiennent le record en ce qui concerne la sorcellerie et les différentes pratiques paiennes. Le Maroc est classé 2ème en ce qui concerne la sorcellerie , la première place (je doute) revient au Yemen. Voici les domaines dans lesquels on excelle par excellence. Une caméra cachée, à montré le marche de la sorcellerie à Casablance au su et au vu de tous. Le bonheur des uns fait le malheurs des autres. En occident on ne connait pas les Djenous et autres, vous avez des réactions au Coran, vous êtes schizophrène, ou malade mental. Rappelez vous la Belge mariée à un marocain qui a égorgé avec un couteau de boucherie ces 5 enfant en bas âge, pensez vous qu'une mère normale peut le faire? Un père de famille à égorgé sa femme et sa fille, et s'est rendu à la police, mais ne sait expliquer son geste, et depuis il ne fait que pleure? C'est normal pour vous? Vous parler de Business Roqiya, moi je vous parle de Business des pseudo - psychiatres qui vous soignent avec des anti-depresseurs, et anti bazare, pour ganer des milliards d'euros sans aucune guérison si ce n'est l'accoutumance. Pensez à nos enfants, nos maris, nos épouses qui partent en vacances au bled et que quand ils reviennent en Europe, leur comportement change, la peur s'installent, la personne n'est plus la même à cause du fait que quelqu'un lui a fait manger, a pris sa photo, son habit, et autres pour lui faire de la sorcellerie afin qu'il se marie de force avec elle.
Renier qu'il n' y a pas de sorcellerie , que les djinns n'existent pas c'est considéré comme de la mécréance en islam. Dire que les djinns ne rentre pas dans une personne, c'est votre conviction et nous la respectons, et c'est pour cela que les psychiatre existent. Aussi, je reviens sur le sujet, un Raqui qui vous dis je veux 500,00€ et je vous soigne , n'est qu'un vil menteur, et un voleur qu'il faut absolument éviter.Car celui qui guérit est Allah. Chez les musulmans ont parle de sihr, tkaf, et chez les juifs ont parle de Kabbala , la pire des sorcelleries.
Dernière modification le 01/02/2014 12:42
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