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Maroc : La structure des chaînes de télévisions publiques « est aujourd’hui dépassée » [Rapport]

Ce n’est pas une nouvelle en soi, mais le rapport que vient de dévoiler une commission de la Chambre des représentants fournit des détails saillants. Selon le document, la structure des chaines de télévisions publiques marocaines «est aujourd’hui dépassée». 2M semble être la pire de toutes.

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«La structure du pôle audiovisuel public est aujourd’hui dépassée», a affirmé hier - lundi 27 janvier - devant les représentants Rachida Benmassoud, députée USFP et membre de la mission exploration de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, rapporte L’Economiste dans son édition de mardi matin. Elle commentait ainsi le rapport sur les chaines de télévision publiques présentées par la mission exploratoire.

Conduite pendant l’été 2012, ce n’est qu’aujourd’hui que ce rapport voit le jour en raison des divergences sur son élaboration. D’entrée de jeu, le ministre de la Communication a noté que le document n’a pas tenu compte de l’évolution qu’a connue le secteur depuis. Toutefois, cela ne dépossède pas le rapport de sa légitimité, car il dévoile des problèmes de fond au sein des chaines publiques.

2M n’a plus embauché en CDI depuis 2008

En dehors de la forte représentation des femmes au sein des ressources humaines (56%), 2M n’a essuyé que les plus mauvaises critiques. La chaine dirigée par Salim Cheikh «n’a plus embauché en CDI depuis 2008 et ce, malgré un déficit en ressources humaines», a affirmé Abdessamad Haikar, député du PJD et rapporteur de la commission. Selon l'instance, cet aspect est très négatif, car 2M préfère recourir massivement au free-lance au détriment d’une équipe compétente et stable, juste pour réduire ses coûts.

De plus, la commission déplore la forte dépendance de la chaine vis-à-vis de la publicité. Une situation due, selon M. Haikar, à la «baisse des subventions publiques». En effet, la publicité représente 95% des ressources financières de 2M. Pour la commission, cette dépendance pourrait avoir un impact négatif sur la liberté éditoriale de la chaine. Déjà, ««la baisse des subventions publiques a poussé la chaine à acquérir des programmes bon marché et, donc de moindre qualité, a ajouté Haikar, citant la diffusion des feuilletons turcs. Des programmes que les députés avaient, pour leur part, qualifiés de «médiocres».

Par ailleurs, la mission exploratoire reproche à 2M son «manque de transparence» en matière de production externe. Les responsables de la chaine ont «omis de nous communiquer la liste des boites de production avec lesquelles elle collabore», a indiqué M. Haikar.

SNRT a perdu la moitié de ses téléspectateurs à cause de sa politique

Chez la SNRT aussi, le volet RH pose problème. Le document de la mission exploratoire révèle «l’absence de transparence dans le recrutement et pointe l’ouverture inutile de bureaux régionaux». En plus, les éditeurs du rapport déplorent la «centralisation des décisions qui restreint le champ d’action du personnel».

L’autre point intéressant concerne les programmes de la chaine, avec la diffusion de feuilleton doublés en dialecte. «C’est à se demander si cette entreprise dispose de critères précis en matière de diffusion d’émission», s’est interrogée Rachida Benmassoud. Il est clair que la politique suivie aujourd’hui par la SNRT lui a fait perdre la moitié de ses téléspectateurs», a-t-elle ajouté. Un rapport publié en 2012 par Marocmetrie – une société spécialisée dans la mesure d’audience des télévisions au Maroc – montrait que 56% des Marocains préfèrent les chaines étrangères aux nationales, en raison, entre autre de la qualité des programmes.

«Privilégier la qualité des programmes et non la quantité»

Pour la mission exploration l’amélioration de la qualité des programmes reste d'actualité et est plus qu'une nécessité. Dans ce sens, elle recommande au ministère de tutelle – entre autres - la mise en place d’une charte éditoriale comme cadre référentiel. L’objectif est de mettre les chaines publiques à l’abri de toute influence, notamment publicitaire, comme ce que présente le cas de figure de 2M. La commission propose également l’élaboration d’une politique définissant les conditions de recours à la production externe, afin de «privilégier la qualité et non la quantité», précise Mme Benmassoud.

Par ailleurs, la commission recommande la restructuration des deux chaines afin de résoudre les dysfonctionnements liés à la gestion des ressources humaines. Cela permettra aux salariés, estime l’instance, de travailler avec plus d’indépendance.

A peine je mate et vite je zappe
Auteur : Variant Marocain✨
Date : le 28 janvier 2014 à 20h36
Les chaines marocaines sont des télévisions trop commerciales. Tu te tapes 1( minutes de pub avant un film ou un feuilleton et quand ça commence au bout de 10 minutes, repub avec les mêmes pub en plus.. et ça continue comme ça,.c'est enervant
Ah bon?
Auteur : LeMask
Date : le 28 janvier 2014 à 18h37
Mais quelle année sommes nous? Les programmes marocains sont pitoyables... Il faut tout jeter à la poubelle et tout reconstruire.
J'ai autour de moi plein de jeunes, intelligents, pertinents, critiques, dynamiques, motivés... Tu leur donne la moitié de ces moyens, et ils te refont un paysage médiatique qui fait des miracles. Du bon, du drôle, du sérieux...
Et non, on a que des ringards débiles pour contrôler nos médias. La RTM? C'est comme les radios qu'on écoute en voiture, ca sert juste à te rappeler qu'il faut brancher un CD ou un lecteur Mp3... Et si tu le fais pas, tu risque de te prendre un grand taxi en essayant de changer de chaine pour éviter un programme calamiteux avant qu'il ne détruise tes neurones...
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