Le sit-in devant le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés dans les camps de Tindouf a viré en une contestation des habitants contre le Polisario. Les manifestants auraient expulsé le chef des milices, un proche de Mohamed Abdelaziz, du «camp Smara», indique le FORSATIN (Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf), une entité réputée proche du Maroc.
En l’absence de tout commentaire de la part de l’agence officielle du Polisario de ces évènements, la jeunesse radicale du Polisario, très critique vis-à-vis de la direction du Front, qui a déjà consacré un article à ce sujet, ne dément pas cette nouvelle information. Elle déplore en revanche que ces incidents bénéficient avant tout à «l’ennemi marocain».
Christopher Ross refuse de rencontrer les contestataires
Ce mouvement social a coïncidé avec la présence de Christopher Ross dans les camps de Tindouf. Le médiateur américain a constaté de ses propres yeux, et le sit-in ouvert devant le bureau du HCR au «camp Smara», et la forte mobilisation des forces de sécurité qui encercle le lieu. Pourtant, l’envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental a rejeté toutes les demandes de réunions formulées par les manifestants, dont certains observent encore une grève de la faim.
Pourtant, cette nouvelle forme de protestation que connaissent les camps de Tindouf, vise seulement une amélioration des conditions de vie des habitants et la levée de certaines restrictions qui entravent le commerce pour ceux qui ne bénéficient pas de la protection d’un membre de la direction.
Un haut cadre du Polisario démissionne
Ce sit-in devant la représentation du HCR dans les camps de Tindouf traduit un malaise qui est partagé, non seulement par les démunis, mais également par quelques hauts cadres du Polisario. Il y a quelques jours, Aderrahman Zeidou, chargé du secrétariat de la fonction publique, a présenté sa démission à Mohamed Abdelaziz.
En 2012, un autre responsable, El Haj Mohamed Barkalla, qui occupait le rang de «ministre» de la Coopération internationale, avait jeté l’éponge en réaction aux détournements des aides internationales destinées aux habitants des camps. Actuellement, il occupe le maroquin de l’Amérique latine.