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Electricité au Maroc : Le contrat-programme bloqué depuis plus d’un an à cause de la réforme tarifaire

A chaque sortie médiatique depuis 2012, les autorités marocaines annoncent le contrat-programme de l’ONEE pour les semaines suivantes. Mais jusqu’à ce jour, il est toujours en discussion. Selon L’Economiste, le gouvernement serait, en fait, en train de travailler sur la réforme tarifaire de l’électricité, l’une des mesures majeures dans ce dossier. L’ONEE, quant à lui sait déjà où il faut frapper.

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Il y a quelques semaines, les médias rapportaient une hausse «certaine» des tarifs de l’électricité à partir du 1er janvier 2014. Mais très vite, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance - Mohamed El Ouafa - a réagi par un démenti, laissant toutefois entendre qu’il y aurait une révision de la grille tarifaire.

Reconnaissant la situation critique que traverse l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) depuis quelques années, le ministre a même affirmé que l’institution «se dirige vers la faillite». Il assure que le gouvernement mettra tout en œuvre pour un redressement qui selon lui, passera par la signature du contrat-programme, présentée comme une urgence.

En effet, la situation de l’ONEE n’est plus à décrire. A plusieurs reprises, l’Office s’est plaint de vendre l’électricité à perte, l’écart entre le coût de production et les tarifs actuels étant très important. En 2013, son déficit s’est élevé à 2,7 milliards de dirhams, contre 4,3 milliards en 2012, rapporte L'Economiste. Mais, d’après le département des Finances, l’état financier de l’ONEE continue de se détériorer, en particulier la branche électricité dont les pertes se creusent depuis plusieurs années. Et ce, en raison, entre autres, du gel des tarifs, à la flambée des prix des combustibles et des achats d’électricité ainsi que la croissance de la demande. Même la dotation budgétaire d’1,5 milliards de dirhams débloquée de novembre 2012 à juin 2013 n’a pas suffi à atténuer profondément le déficit, estime le département de Mohamed Boussaid.

Le fait est cependant que le contrat-programme, toujours présenté comme le moyen pour l’ONEE de sortir du gouffre, est en discussion depuis plus d’un an. Pourtant, le ministère de l’Energie et des Mines avait annoncé sa mise en place pour fin 2012. Mais jusqu’à ce jour, il n’en est toujours rien.

Les tarifs de la moyenne tension pourraient augmenter

Selon les informations recueillies par le quotidien L’Economiste, le gouvernement serait en train d’hésiter sur la tarification de l’électricité. En effet, l’une des mesures majeures de ce contrat-programme est la révision de la grille tarifaire. Le défi actuel est de redéfinir les tarifs pour un regain d’équilibre, sans toutefois cribler les populations défavorisées.

«Ce contrat-programme doit être validé par plusieurs départements dont le ministère de l’Intérieur», indiquent des responsables au ministère de l’Energie et au ministère des Finances. L’Office, lui, préconise l’augmentation des tarifs de la moyenne tension. Celle-ci s’effectuerait sur quatre à 5 cinq ans et se traduirait par la hausse de la facture des entreprises. «Il n'est pas normal que la très haute tension soit vendue plus chère que la moyenne tension, alors que le coût de production de cette dernière est plus élevé», déclarait récemment le PDG de l’Office, Ali Fassi Fihri.

Mais dans le cadre de la révision tarifaire de l’électricité, on s’attend bien à ce que les industriels, aussi, veuillent être ménagés. Surtout qu’historiquement parlant, les industries se sont souvent plaintes de la hausse des prix de l’électricité. Or, toute révision des tarifs influera sur la caisse de compensation, puisque l’Etat subventionne le fioul de l’ONEE et effectue des transferts budgétaires au profit de l’Office.

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