Le caftan source de revenus pour des femmes réfugiées d'Afrique et du Moyen-Orient

La Fondation Orient-Occident, un organisme de bienfaisance créé par Yasmina Filali en 1994, est aujourd'hui installé un peu partout dans le royaume. Son but est celui de venir en aide aux migrants et aux déshérités par le biais de la formation professionnelle pour ainsi favoriser leur intégration économique.

L’un des plus importants centres de la fondation est une coopérative de couture et de broderie basée à Rabat. Cet atelier accueille des réfugiées et des migrantes subsahariennes, afghanes ou encore irakiennes, ayant fui des pays en guerre ou en proie à la misère. La fermeture des frontières entre le Nord et le Sud a contraint ces femmes et leurs enfants à trouver au Maroc, un refuge provisoire dans l’espoir d’atteindre un jour l’Europe.

Survivre

Ces femmes, venues d’horizons divers, ayant pour leur plupart vécu des tragédies inimaginables, tentent de survivre. La coopérative leur offre ainsi une possibilité de s’intégrer dans le pays d’accueil et de préserver leur dignité. Associées à des femmes marocaines, ces migrantes se présentent sous le label «Migrants du Monde». Elles confectionnent des caftans ainsi que d’autres tenues traditionnelles marocaines (Jabadours, Chamirs, Jellabas, Gandouras...) destinées à la vente à Rabat, Marrakech, New York et Paris.

«Je suis partie du Congo Kinsasha en 2001 car mon pays était en guerre et ma famille avait disparu. Mon voyage a duré 3 ans. J’ai voyagé à travers le Congo, le Bénin, le Burkina, le Mali et le Sénégal en pirogue, en car, à pieds. L’atelier me donne de la stabilité dans ma tête», confie Solange, une migrante congolaise. «J’ai quitté l’Irak en 2006 à cause de la guerre. J’y ai perdu mes deux enfants. Grâce à cet atelier de broderie, j’ai pu sortir de la maison et cela m’a beaucoup aidé psychiquement», assure pour sa part Khadija, réfugiée irakienne.

«Migrants du Monde» organise aussi des défilés et expositions au Maroc et ailleurs. A l’aide d’une aiguille et une mémoire, ces femmes qui ont presque tout perdu; font désormais le tour des continents, assurent la promotion du costume traditionnel marocain et garantissent leur stabilité financière et sociale dans leur pays d'accueil, le Maroc.