Rachid Rafaa, un informaticien marocain de 37 ans établi à Metz, qui avait fait l'objet fin 2009 d'un mandat d'arrêt international émis par le Maroc, a été assigné à résidence en France. Accusé par son pays d’avoir constitué une «bande criminelle en vue de commettre des actes terroristes», l’homme avait été placé en rétention jeudi juste à sa sortie de prison.
Placé en détention en France dans l'attente de son extradition, Rachid Rafaa ne l’entendait pas ainsi. Il avait fait savoir qu’il craignait d’être torturé une fois qu’il mettrait les pieds dans son pays d'origine. La Cour européenne des droits de l’homme lui avait alors donné raison, interdisant son transfert fin 2013 vers le Maroc.
Son avocate elle, peste encore contre la décision de l’assigner à résidence motivé, à en croire le ministère par le séjour irrégulier de Rachid en France. «Nous avons fait un recours devant le tribunal administratif contre cet arrêté. Mais le ministère nous a coupé l'herbe sous le pied, en demandant une assignation à résidence. Or, si la juridiction administrative s'était prononcée, il serait aujourd'hui probablement dehors», s’insurge-t-elle auprès de l’AFP.
«M. Rafaa ne souhaite pas dire où il se trouve assigné à résidence, car il craint les services secrets marocains. Je redoute un coup tordu et qu'il soit livré en pâture», a-t-elle expliqué.