Les rangs des islamistes qui rejoignent la Syrie pour combattre le régime de Bachar Al Assad, se gonflent. Selon des sources concordantes, Anas Halaoui, le coordinateur du Comité national de défense des prisonniers islamistes a rejoint le terrain pour faire le jihad contre le régime de Bachar Al Assad. Cette décision a été prise suite à une fatwa des oulémas sunnites émise au Caire en juin dernier, appelant à mettre fin au régime de Bachar Al Assad. C’est ce qu’a laissé entendre Anas dans une lettre laissée à sa famille et qu’a reprise la Informarcion.
Anas Halaoui a justifié son départ par une «conviction personnelle», indique la même source. Le nouveau jihadiste a expliqué qu’il répond à l'appel d’une «Fatwa du Caire» d’un dignitaire religieux, émis en juin dernier lors d’une réunion d’oulémas sunnites, qui ont exhorté les musulmans à faire la guerre sainte contre le régime d'Al Assad. Dans sa lettre, le coordinateur du Comité de défense des prisonniers islamistes a souligné qu’il lui a été difficile de prendre la décision de «laisser sa famille» et d’«opter pour l'action militaire contre l'injustice».
Le Comité dans la tourmente
Mais sa décision semble gêner le Comité de défense des prisonniers islamistes qui ne souhaite visiblement pas voir empirer la situation des salafistes emprisonnés. La porte-parole du Comité, Hasnae Moussaid, craint que cette décision n’influe sur la situation des détenus salafistes qui avaient entamé une grève de la faim dernièrement. Elle a indiqué que le Comité n’était pas au courant des projets de Anas Halaoui lorsqu’il a choisi de le quitter. L'unique objectif du comité, fait-elle comprendre, est de «défendre le droit des prisonniers salafistes à la liberté et à vivre avec dignité».
En tout cas la détention de certains salafistes suscite quelques réactions au Maroc. Tout récemment, une trentaine d’entre eux avaient décidé d’entamer une grève de la faim de 50 jours pour protester contre leur détention et demander leur libération. Suite à cette décision, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et la Ligue marocaine pour la défense des droits de l'homme étaient montées au créneau, et avaient même mis en garde le gouvernement contre une possible «catastrophe humanitaire».
Selon les chiffres, plus de 200 jihadistes marocains avaient rejoint la Syrie jusqu’en juin dernier. Mais, ce nombre aurait été dépassé depuis car certains jihadistes rejoigne facilement le sol syrien en passant par la Turquie.