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Grand Angle  

Huile d’argan : Les ambitions démesurées du Maroc face à une culture en danger

Le Maroc est l'un des principaux pays au monde où pousse l'arganier. Mais depuis des années, l’arganeraie nationale perd 600 hectares par an. Les autorités marocaines ont souvent signifié leur engagement à compenser les pertes en augmentant les espaces cultivés, mais rien n’est fait jusqu’à présent. A l’occasion du Congrès international de l’arganier qui se tient à Agadir, le royaume a relancé son contrat-programme visant la réhabilitation de 200 000 hectares dans le but d’augmenter de 150% la production nationale d’huile d’argan. Un objectif qui semble cependant peu réaliste. Explications.

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La deuxième édition du Congrès international de l’arganier qui s’est ouverte à Agadir lundi 9 décembre s’achève aujourd’hui. Devant un parterre de chercheurs venus de différents pays dont la France, l’Allemagne et la Norvège, le royaume chérifien a souligné que l’arganeraie nationale perdait 600 hectares de sa superficie chaque année, quand le capital arganier est actuellement estimé à quelque 830 000 hectares, rapporte l’Economiste. A noter que ces chiffres sont les mêmes avancés lors de la première édition du Congrès tenue en 2011.

Les causes d’une telle situation restent les mêmes, à savoir la surexploitation de l’arganeraie, l’extension des zones industrielles, ainsi que les passages des troupeaux de dromadaires sur les espaces cultivés. Sachant que la régénération s’avère impossible, cela influe directement sur la production. Selon l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (Andzoa), les pertes sont estimées à 166 millions de dirhams par saison, soit 600 millions de dirhams de pertes annuelles globales.

3 ans de retard sur le contrat-programme, Rabat annonce les mêmes objectifs

Face à cette réalité, l’Etat a signé en 2010 un contrat-programme visant l’augmentation de la production d’huile d’argan de 4 000 tonnes par an à 10 000 tonnes à l’horizon 2020. Mais jusqu’à présent le plan n’a jamais été mis en action. Lundi dernier au Congrès d’Agadir, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Mohamed Sadiki, a annoncé que cela se fera via la réhabilitation de 200 000 hectares d’ici 2020. Pour un début, «la mise en œuvre de ce projet concernera 20 000 hectares par an», détaille à Yabiladi Mohamed Ourais, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de la filière argane (Firmargane) et de l'Association marocaine de l'indication géographique de l'huile d'argan dans la région du Souss-Massa-Draâ (AMIGHA). «J’espère que nous pourrons démarrer en 2014, car nous avons déjà pris beaucoup de retard, estime –t-il. Depuis 2012, nous devions enregistrer nos premières réalisations».

En effet, le retard devient important, surtout vu les objectifs à atteindre. Outre cela, de nombreux préalables à la réalisation du contrat-programme ne sont pas encore remplis. Il faudrait régler la problématique de «l’aménagement du territoire dans la région, car l’extension de l’urbanisme au niveau de la forêt pose problème», indique M. Ourais. Cela nécessite des concertations avec différentes institutions étatiques, professionnels et les populations. Selon le président de la Firmargane, les habitants du Souss-Massa-Draâ «gardent un mauvais souvenir du passé, car la loi qui régit le droit de jouissance au niveau de l’arganeraie n’avait pas été correctement appliquée. Plusieurs habitants avaient été dépossédés». Il faut dire qu'au Maroc, plus de trois millions de personnes vivent de la culture de l’arganier. Et cette activité assure plus de 20 millions de journées de travail dont 7,5 pour les femmes.

«Il faut un plein investissement de tous les partis»

Aujourd’hui le projet de réhabilitation est présenté comme une nouveauté alors qu’il est vieux et déjà médiatisée par le passé. De plus, à chaque Congrès, le royaume présente un mauvais état des lieux avec les mêmes chiffres, en annonçant le contrat-programme comme une solution bien étudiée et prête pour l’exécution. Cependant rien n’a été fait depuis. Pourrait-on vraiment s’attendre à un résultat probant d’ici 2020 ? Pour Mohamed Ourais, le fait que l’Etat se tourne peu vers professionnels – lesquels maitrisent au mieux les rouages – freine le processus et tant que les partis ne s’investiront pas tous dans le projet, «les objectifs seront difficilement atteints». «La réhabilitation, c'est une affaire de tous», insiste-t-il.

Le Maroc n'est pas au rendez-vous !!!
Auteur : MoroccanPatriots
Date : le 13 décembre 2013 à 23h14
Le Maroc si il était dirigé par de Vrais Hommes l'Arganier et plus particulièrement son huile serait une marque déposé du Maroc en temps que patrimoine agricole culturelle gastronomique.Prenez exemple sur Israel qui leader dans ce domaine comme dans t'en d'autres.
Lobby
Auteur : netstat
Date : le 13 décembre 2013 à 13h58
A part la vision stratégique du court terme et du gain rapide et facile que nous connaissons chez les Marocains il y a un phénomène de solidarité du commerce international entre les juifs du monde dans un premier temps et entre les européens dans un deuxième temps; Il est donc difficile d'intégrer d'exporter à l'étranger si vous une société marocaine sans passer par un juif sinon un étranger et si vous réussissez à le faire se sera à un prix très inférieur aux autres pays concurrents; Le cas des agrumes est flagrants: nos clémentines sont exportées avec de meilleurs calibres et beaucoup moins chères que celles d'Espagne.
Bref je rejoins les commentaires: Nous sommes des Ânes(Karl Marx).
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