Terrorisme : La pression américaine aurait contraint Rabat et Alger à coopérer

Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien algérien El Khabar avance que sous la supervision et la pression de Washington, le Maroc et l’Algérie coopèreraient contre le terrorisme. Cette collaboration s'exprimerait notamment, dans la surveillance des flux de jihadistes qui combattent en Syrie en traquant les cellules de recrutements, la sécurité maritime pour parer à toute attaque contre des navires de guerre ou marchands dans les eaux de la Méditerranée et il en est de même dans les airs.

Le journal arabophone précise également, en se basant sur des «sources bien informées», que Rabat et Alger avaient installé, depuis 1989, c’est-à-dire une année après la reprise de leurs relations diplomatiques, un «téléphone rouge», à l’instar de celui entre les Etats-Unis et l’Union soviétique en pleine Guerre froide, assurant une parfaite communication entre les hiérarchies militaires des deux pays afin de mettre un terme à des actes imprévus et isolés qui pourraient raviver davantage les tensions entre les deux belligérants.

Réunions d’experts en pleine crise politique

La pression américaine sur le Maroc et l’Algérie pour le maintien de ce niveau de coordination sécuritaire se traduirait, toujours selon El Khabar, par des réunions périodiques entre des hauts gradés de l’armée et des services secrets alors même que le contexte politique est gravement tendu.  

Ce genre de rencontre a également, un autre cadre où il s’inscrit habituellement : le Forum 5+5 ou Dialogue en Méditerranée occidentale, une entité créée en 1990 à Rome, réunissant la France, Italie, Espagne, Malte et le Portugal, côté européen, et les cinq pays du Maghreb : le Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et la Mauritanie. Ce Forum est réparti en plusieurs thématiques (défense, sécurité, diplomatie, commerce, environnement…) abordé par les ministres concernés. Pour mémoire, la dernière session du 5+5 défense s’était tenue les 10 et 11 décembre 2012 à Rabat.

Les experts des deux pays se croisent, également, lors des réunions du Dialogue méditerranéen de l'OTAN, lancé en 1994, aux côtés de représentants de l'Égypte, Israël, Jordanie, Mauritanie et la Tunisie. Un OTAN+7 qui avait lancé en 1997, le Groupe de coopération méditerranéenne qui tient régulièrement ses rendez-vous. Et depuis 2004, ce sont les chefs d’état-major des pays concernés, leurs ministres de la Défense ou ceux des Affaires étrangères qui se réunissent annuellement, à l’abri des médias.