«La France n’est pas raciste». L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze en est convaincu et n’hésite pas à le réaffirmer à chaque fois qu’il est invité sur un plateau télé pour la promotion de son nouveau film «La Marche», de Nabil Ben Yadir, commémorant le 30e anniversaire de la «Marche pour l’égalité et contre le racisme» de 1983. C’est également une réaction aux récentes attaques racistes qui ont visé Christiane Taubira, la ministre de la Justice française.
«Non ce pays n’est pas raciste, (…) mais il y a du racisme en France, c’est une vraie nuance», a estimé Debbouze ce vendredi, au Grand Journal de Canal+, en réponse au rappeur Booba, qui assurait quelques jours plus tôt, dans la même émission, que «la France a toujours été raciste».
«Je fais le tour de la France régulièrement avec mon spectacle et je vais au contact avec des Français de ce pays. Evidement vous allez me dire oui, vous êtes l’Arabe le mieux loti de France, je répondrais oui c’est exact mais ce n’est pas pour autant que je ne suis pas conscient de ce qui se passe dans mon pays», a souligné Debbouzze.
C’est à cause de la crise
Pour celui qui est également acteur, réalisateur et producteur, si le sujet est mis en avant aujourd’hui, c’est principalement dû à la crise économique. «Dans la sémantique, il y a encore des progrès à faire, c'est certain, mais c'est à cause de la crise (...) Quand on vit une crise comme on vit en ce moment, le chômage faisant, on trouve toutes sortes de prétextes et souvent le prétexte c'est le voisin (...), c'est l'étranger, c'est la différence, on va à la facilité», a-t-il par ailleurs déclaré à RTL.
Evoquant sa participation au film «La Marche», l’humoriste, né de parents immigrés marocains, a expliqué que c’est «un message d'amour adressé à la France et aux Français». «Je les ai suppliés de m'emmener dans le bateau parce que c'est une histoire épique, incroyable», assure-t-il.
La Marche des Beurs
Le film, qui met également en scène Olivier Gourmet, Charlotte Le Bon, Hafsia Herzi et Tewfik Jallab, est directement inspiré de la marche de 1983, appelée également la Marche des Beurs, où plusieurs jeunes de banlieues avaient parcouru des milliers de kilomètres pour «l’égalité et contre le racisme». La marche avait débuté le 15 octobre 1983, pour s’achever, près de deux mois plus tard, le 3 décembre 1983, à Paris avec un défilé d’environ 100 000 personnes.
Ce sont de «magnifiques anti-héros», a estimé Jamel Debbouze. «On a envie de ressembler à ces gens, on a envie de s'approprier leur histoire», poursuit-il. «Si les gamins, la jeunesse, se rend compte à quel point c'est important de faire une marche républicaine aujourd'hui, moi j'y suis demain matin !» a-t-il ajouté. En attendant, la sortie du film, elle, est prévue pour ce mercredi 27 novembre en France.
Bande annonce du film