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Interview  

Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO

En 2010, il était le seul Marocain à représenter le royaume aux Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver. Aujourd’hui, le skieur Samir Azzimani, natif de Levallois-Perret, espère représenter son pays d’origine une seconde fois aux prochains JO, prévus du 7 au 23 février, à Sotchi, en Russie. Et pour mettre toutes les chances de qualification de son coté, il s’est lancé un défi, celui de parcourir le Maroc en skis à roulettes en guise d’entrainement. Pour en savoir plus, nous l’avions contacté avant son départ, il y a quelques semaines. Interview. 

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Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO
Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO
Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO
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Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO
Sotchi 2014 : Le skieur franco-marocain Azzimani veut représenter le Maroc une 2e fois aux JO

Yabiladi.com : Vous vous êtes lancé un défi, celui de traverser le Maroc en rollerskis. D’abord, pourquoi avoir choisi ce matériel en particulier ?

Samir Azzimani : Le rollerski est un matériel sportif développé en Europe et qui existe depuis presque 90 ans. Il a l’avantage et la particularité d’être la copie conforme du ski de fond d’hiver, en été. Toutes les grandes équipes internationales l’utilisent en préparation estivale pour être prêt l’hiver. Le rollerski n’est pas un choix mais une nécessité pour me permettre de progresser, techniquement et physiquement pour les compétitions de cet hiver.

Vous visez quelles compétions ?

L’objectif général du projet et de me préparer physiquement et techniquement aux prochaines échéances des compétitions, en 15km et en sprint, qualificatives des prochains JO de Sotchi 2014. Et grâce à mes partenaires KYEMO, Salomon, Powerslide, la Fondation Hassan II pour les MRE, Sport Plazza entre autres, je suis en passe d’y arriver.

Mais comment avez-vous eu cette idée ?

Pour la petite histoire, cette aventure a commencé par hasard pendant que je travaillais en tant que moniteur de ski au Centre de l’UCPA (Ndlr : L'Union nationale des centres sportifs de plein air) de Pralognan-la-Vanoise. Devant ce centre, il y a une piste de ski de fond que j’ai longtemps observé. Je m’étais dit que ce sport, bien que n’y connaissant pas grand-chose, pouvait me servir à me préparer physiquement.

Le choix était difficile, car je suis un skieur alpin et pas un fondeur. Si vous voulez, c’est comme si vous compareriez les efforts physiques fournis par deux grands champions, Usain Bolt pour le ski et celui de Hicham El Guerrouj pour le ski de fond … c’est totalement différent. Mais après quelques jours de pratique, le travail a payé.

Je suis tout de suite revenu à mon niveau des J.O de 2010. Après trois ans d’absence dans les stades de slaloms et seulement deux semaines d’entrainement technique, j’ai obtenu, lors de mes compétitions de fin de saison 2013 des résultats valides pour une qualification olympique. Ils restent toutefois insuffisants en nombre, car il faut accumuler 5 bonnes performances dans les critères olympiques, pour avoir le droit de prendre part au Jeux. Et pour continuer dans cet élan il m’aurait fallut plus de financement.

Vous êtes le premier skieur alpin marocain et maghrébin à avoir réussi à se qualifier à des Jeux Olympiques d'Hiver. Aujourd'hui, quelles sont concrètement vos chances de qualification pour les JO de Sotchi ?

Je ne suis pas le premier maghrébin qualifié à des Jeux Olympiques d’hiver. A Turin en 2006 une skieuse et un skieur de fond représentant l’Algérie avaient eu ce privilège d’être les premiers maghrébins qualifiés. Cela dit, si moi-même et une autre skieuse marocaine, Sarah Ben Mansour, ne nous étions pas blessés, nous aurions nous aussi été présents à ces Jeux. Mais le destin est ce qu’il est, on y échappe pas.

Pour Sochi, j’ai de bonnes chances de réussite, même en ski alpin. Mais sans soutien financier, ce rêve risque de basculer au cauchemar et je ne préfère pas y penser. Physiquement et mentalement je me suis préparé à souffrir. Je suis un Oujdi-Berkani ne l’oubliez pas.

Est-ce que la Fédération de ski marocaine vous soutient ?

Après les Jeux Olympiques de Vancouver au Canada où j’ai terminé à la 44ème place sur 103 avec le dossard 98, le ski marocain a fait un bond considérable, notamment grâce au jeune canado-marocain Adam Lamhamedi qui peut être fier d’avoir remporté la première médaille d’or des Jeux Olympiques de la jeunesse. Maintenant sa tache sera plus lourde car beaucoup attendent de lui. En ce qui me concerne après ma performance j’ai attendu en vain ma bourse de haut niveau qui m’aurait permis de  réaliser plus facilement mes objectifs sportifs. Entre temps, je me suis concentré sur mon diplôme d’éducateur sportif en ski et snowboard qui me permet de continuer à glisser sur les pentes enneigées des Alpes.

J’ai toujours eu le soutien moral du président de la Fédération royale marocaine de ski, des membres fédéraux et de l’ensemble des pratiquants skieurs marocains. Ils sont à fond derrière moi et m’encouragent beaucoup. Mais hélas, comme beaucoup de sportifs marocains, je n’ai pas eu de soutien concret. La faute à qui ? Je n’en sais rien. D’ailleurs, j’ai créé l’association ESMI pour soutenir, accompagner, encourager et rassembler tous les athlètes marocains, hommes et femmes, valides ou non, qui se battent corps et âme pour réussir dans leur passion et pour l’amour de leur pays à l’international.

Pour finir, il parait qu’on vous surnomme Couscous Rocket ? Qui est-ce qui vous a donné ce surnom et pour quelle raison ?

Ce surnom m’a été donné à l’origine par des copains d’entrainement au stade Yves-du-Manoir, à Colombes, parce que pour eux mon histoire leur rappelait étrangement ce célèbre film de Disney «Rasta Rocket» qui raconte l’histoire d’une bande de copains jamaïcains qui voulaient participer aux Jeux Olympiques d’hiver en Luge. Et c’est un journaliste canadien pendant les JO de Vancouver2010 qui m’a ressorti ça par hasard. Mais je n’aime pas trop ce surnom car il est très péjoratif. Je me suis créé mon propre logo : Atlas Rocket, je trouve que ça sonne bien mieux.

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