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Grand Angle

Finances : La BM et le FMI sont intervenus dans la préparation du PLF 2014

De l’aveu même du nouvel argentier du royaume, il n’y a pas que le ministère des Finances qui a élaboré le PLF 2014. Les institutions financières ont également mis la main à la pâte.

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Le nouveau ministre des Finances, Mohamed Boussaid, a reconnu des interventions des institutions financières internationales dans la préparation du projet de budget 2014. Le RNIste a tenu à préciser, devant la commission des finances de la chambre des représentants, qu’il ne s’agit nullement de «dictats» mais juste d’ «orientations» effectuées «dans le cadre du respect mutuel» entre le Maroc et notamment la Banque mondiale et le FMI, les deux principaux bailleurs du fonds de Rabat.

A l’adresse des députés, Mohamed Boussaid a estimé que le Maroc «est fier de ses relations avec ces institutions financières». Au cours de la même réunion, l’argentier du royaume a révélé que le gouvernement Benkirane souhaitait ne pas recourir à ces «orientations» mais dans ce cas «nous serions dans l’incapacité de financer l’économie nationale», comme rapporte l’édition d’aujourd’hui du quotidien Al Massae.

Le pari du gouvernement : stopper l’hémorragie des finances publiques

Devant les députés, Boussaid a présenté un sombre tableau de l’économie marocaine. Le ministre a réitéré la volonté du cabinet Benkirane de «stopper l'hémorragie», soutenant que «le Maroc ne souffre pas d’une crise de croissance mais des finances publiques». Laquelle a débuté bien avant la formation de ce nouveau gouvernement, a-t-iltenu à préciser.

Outre les effets de la crise mondiale, Boussaid a pointé du doigt les «contraintes sociales» à l’origine de «l’inflation irrationnelle de la masse salariale qui absorbe le tiers du budget», a-t-il fait savoir. Un argument déjà avancé par Benkirane à l'occasion de plusieurs meetings politiques.

«Le retard dans le lancement des réformes nous a couté cher»

Dans sa plaidoirie devant les membres de la commission des finances de la première Chambre, Mohamed Boussaid, puisant dans la prose du chef de gouvernement, a souligné l’urgence de réformer la caisse de compensation et les caisses de retraites. L'année 2014 est présentée, par l’équipe Benkirane, comme celle des grands réformes annoncées... il y a deux ans.

Le ministre s'est dit convaincu de la nécessité d’une telle entreprise, affirmant que le retard dans le lancement de ces réformes a coûté cher à l’économie marocaine. Un engagement qui cadre parfaitement avec les «orientations» des institutions financières internationales.

Par ailleurs quelques jours après la présentation du projet de budget 2014 au parlement, la Banque mondiale a accordé au Maroc, le 29 octobre dernier, un prêt de 200 millions de dollars  afin de soutenir un programme de gouvernance inclusive, baptisé «Hakamat».

Au lendemain de la première hausse des carburants, du 1er juin 2012, Abdelilah Benkirane défendait sa décision par le souci de préserver la souveraineté de l’économie nationale afin qu’elle ne subisse pas les dictats de la BM et le FMI.

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