Les trois adolescents de Nador viennent d’être libérés. Un juge pour mineurs a ordonné, en fin de matin, la mesure de la liberté provisoire. C’est d’ailleurs ce même juge qui les avait placés en détention dans le Centre protection de l’enfance relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Une décision à mettre sur le compte de la mobilisation aussi nationale qu’internationale en faveur des trois élèves du lycée Tarik Ibn Zyad de Nador. Toutefois, la justice tentant de justifier un tel revirement a soutenu que les trois prévenus ont été relaxés suite à leur demande de révision du statut de la détention.
Samedi 12 octobre, sit-in de solidarité devant le parlement
Cette liberté provisoire accorde, en effet, aux familles des auteurs des «baisers sur facebook» un délai de quatre jours pour se préparer à la première audience du procès, prévue, à moins d’un autre coup de théâtre, vendredi 11 octobre. Pour mémoire, les ados sont poursuivis pour «atteinte à la pudeur dans un lieu public». Selon l’article 483 du code pénal marocain, ils risquent jusqu’à deux ans de prison ferme.
Par ailleurs, Nador devra connaître, en fin d'après-midi de ce lundi, la tenue de la première réunion du comité de suivi et de soutien des trois ados. Une initiative du tissu associatif local, visant à adopter les formes de solidarité avec les prévenus, notamment l’organisation de sit-in et marches le jour du procès. Une mobilisation qui ne sera pas limitée uniquement dans l’espace géographique de Nador.
A des centaines de kilomètres, la ville de Mohammedia sera le théâtre, jeudi 9 octobre, d’un sit-in. Et le 12 octobre, c’est au tour de Rabat d’accueillir une manifestation devant le parlement, désormais un haut lieu de la contestation populaire. Le timing de ces deux rendez-vous n’est pas fortuit, ils se tiendront à la veille et au lendemain de la première audience du procès des trois lycéens.