«L’augmentation des superficies des plantations [à travers le monde, ndlr] dont celles de soja au Brésil, va stimuler la demande en engrais», a indiqué, dans une interview accordée au site américain Bloomberg, Mustapha el-Ouafi, directeur exécutif des ventes chez OCP.
D’après la directrice exécutive de la planification et du pilotage, Meriem Chami, l’Office «parie essentiellement sur la demande émanant de l’Amérique du Sud et l’Afrique pour la croissance future». «Nous devrions être à même de prendre la moitié de la croissance de la demande mondiale en engrais basée sur les phosphates», a-t-elle déclaré dans la même interview.
C’est bien là la lecture que fait actuellement le groupe chérifien qui cherche à amortir le choc de la crise. A fin avril en effet, les exportations de phosphate de l’OCP ont enregistré un recul de 30%. Une reprise du marché des engrais serait une aubaine pour relever les performances du plus grand exportateur de phosphate au monde. D'ailleurs, l’Office mise également sur l’augmentation prochaine de la demande en maïs, en raison de «l’évolution des contrats à court terme», après la baisse actuelle, selon M. Oualfi. Cela aurait pour incidence la hausse de la demande en engrais. Et c’est à ce niveau qu’interviendra l’OCP.
Objectif 2020 : 40% de parts de marché pour les engrais à base de phosphate
Au vu de la tendance que pourrait, prochainement, prendre le marché des engrais, l’Office ambitionne d’augmenter sa part de marché à 40%, d’ici 2020, pour les engrais à base de phosphate, contre 16% à présent. Il planifie également de tripler sa production à cet horizon, selon M. Chami.
L’entreprise chapeautée par Mostapha Terrab estime avoir les moyens de ses ambitions. Selon la directrice financière du groupe, Ghizlane Guedira, l’OCP dispose actuellement de 102,2 milliards de dirhams d’actifs et prévoit d’investir 140 milliards de dirhams en utilisant «toutes sortes d’instruments de financement», notamment l’émission d’obligations sur le marché domestique.
Une fois de plus, l’OCP fait encore montre de sa volonté de braver la crise pour maintenir sa position de leader. Malgré un chiffre d’affaire en baisse de 13% au 1er septembre 2013, l’Office a jugé ses résultats positifs par rapport à la conjoncture qui prévaut actuellement sur le marché mondial. L’OCP, qui cherche activement à étendre ses activités, vient d’investir 90 millions de dirhams dans la recherche pour mieux asseoir sa stratégie de lancement dans le secteur de l’uranium.