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Grand Angle

Mali : Des imams maliens formés au Maroc, Rabat ré-assoit son influence religieuse

Le Maroc est de retour au Mali. Le déplacement du roi Mohammed VI dans ce pays renoue avec un passé durant lequel les deux états entretenaient de bonnes relations. La religion a nettement contribué à cette entente. Une entente qui a même échappé aux aléas de la politique. Lorsque le régime de Moussa Traoré avait, en effet, reconnu la RASD, Hassan II n’avait pas rompu les liens diplomatiques comme il le faisait d'habitude.

Publié
Photo AFP
Temps de lecture: 3'

Le Maroc formera 500 imams maliens sur plusieurs années. L’annonce en a été faite, hier, par le roi Mohammed VI lors de son discours à l’occasion de l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta. La signature d’un accord est d’ailleurs prévue aujourd’hui à Bamako. «Cette formation, effectuée en deux ans, sera consacrée essentiellement à l’étude du rite malékite et de la doctrine morale qui rejette toute forme d’excommunication», a notamment précisé le souverain. Un accord qui ne fait que s’inscrire dans le cadre d’une relation qui remonte à des siècles.

Rôle primordiale des zaouïas Tijania et Kadiria

C’est, en effet, sous la dynastie des Saâdiens, en 1591, qu'une expédition militaire a été envoyée pour la conquête du Soudan (c’est l’appellation que donnent les historiens marocains et arabes à l’actuel Mali). Depuis, cette date, les liens avec cette région d’Afrique se sont nettement raffermis, grâce notamment à la religion.

Et même si le Maroc a perdu, au fils des années, beaucoup de son aura au Mali, il a su garder une influence grâce au concours de deux zaouïas : la Tijania et la Kadiria. Les disciples de ces deux confréries religieuses ont favorisé la diffusion de l’islam non seulement au Mali mais, également, dans toute la région du Sahel. D’ailleurs, le roi Mohammed VI a reçu, hier dans son lieu de résidence à Bamako, des représentants des deux confréries religieuses. Certains d’entre eux lui ont même fait le baisemain.

Le Mali a reconnu la RASD, Hassan II n’a pas rompu les relations diplomatiques

Avec le retour du processus démocratique au Mali, Rabat cherche à renouer avec le passé, d’autant que les conditions s’y prêtent. La fin des mois de terreur, notamment dans le nord du pays avec à la clé la destruction de mausolées à Tombouctou, offre au royaume une occasion de revenir en force sur la scène malienne. Visiblement, le nouveau président approuve ce retour. Dans son discours d’investiture, Ibrahim Boubacar Keïta a souligné qu’«à Tombouctou, nous nous sentons à Fès et à Fès nous nous sentons à Tombouctou».

Une relation séculaire qui a su éviter de tomber dans le piège des aléas de la politique. Lorsque le Mali, sous la dictature de Moussa Traoré (1968-1991) avait reconnu la RASD, Hassan n’avait pas rompu, immédiatement les relations diplomatiques avec Bamako. Il avait pourtant l’habitude de le faire, comme par exemple avec l’Inde en 1985 ou l’ex-Yougoslave en 1984 et avec d’autres pays africains.

La religion au Sahel : l’Algérie tente de concurrencer le Maroc

Avec l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la présidence, les autorités algériennes ont commencé à s’intéresser à la chose religieuse de plus prêt. Un intérêt en phase avec la politique de dialogue et de réconciliation avec la guérilla islamiste du GIA (le Groupe islamique algérien) et AIS (Armée islamique de salut) menée par le locataire d’Al Mouradia. Premier coup de salve, il relance l’Association des zaouïas. Une entité destinée à limiter l’influence des islamistes radicaux.

Ensuite, il entre en conflit avec le Maroc sur la nationalité du fondateur de la confrérie des Tijanis, enterré à Fès, mais né à Laghouat, sur le sol algérien. D’ailleurs, un congrès est organisé chaque année dans cette ville du sud dédié à la mémoire d’Ahmed Tijani, né en 1735. Une messe qui connait, chaque année, l’affluence de nombreux adeptes de la zaouïa en provenance d’autres pays africains.

Une fois ce pas franchi, tout de même avec succès, le pouvoir algérien a créé, les 29 et 30 janvier dernier, la Ligue des oulémas, prêcheurs et des imams du Sahel. Une entité qui regroupe les religieux de six pays : Algérie,  Mali,  Niger, Burkina Faso et Mauritanie. Le Nigéria et la Libye viennent de se joindre au groupe. Le président de cette entité est le nigérien Boureima Abdou Daouda alors le secrétaire général est l’Algérien, Youssef Bachir.

Tlemcen est ma. Ville natale
Auteur : lotfizakaria
Date : le 21 septembre 2013 à 22h11
Et moi aussi de quoi je parle, capitale du royaume zianide en 1235, ....quand a Mr petit ours...les turques puis les anglais et les français ont aussi occupé l'actuel Syrie, Liban, Iraq, Égypte etc...la présence turque a durée 5 siècle en Grèce , au moyen orient ( beyrout, damas, bagdad, la,mecque, le caire, , tripoli , tunis , Alger, oran et tlemcen étaient soumises a la régence turque)...la France , comme l'Angleterre ont juste occupée ces territoires après la chute de l'empire turque...puis ces territoires ont pris leurs indépendances et des pays ce sont reconstitués ..Liban, Syrie, Iraq, Jordanie, Arabie , Égypte , Libye , Tunisie , algerie...le Maroc a subit l'occupation de l'Espagne au nord et au sud et de la France ..la France n'a pas crée ni tlemcen, ni wahrane, ni Alger, ni Constantine, ni bejaia , ni annaba , ces villes existaient avant la colonisation française, turques e mêmes les conquêtes musulmane ...romaines , phéniciennes et j'en passe ...
votre idée est bonne mais...
Auteur : LAHSENOBE
Date : le 21 septembre 2013 à 15h30
On ne peut pas dire décadence, puisqu'il n'y avait jamais eu d'évolution.
Controle politique
Auteur : Didool
Date : le 21 septembre 2013 à 11h50
Ce genre de formation m'a toujours gêné. C'est un peu comme en France, il y a ce qu'un site appelle judicieusement l'islam "des consulats". Le Maroc et l'Algérie s'affrontent pour le contrôle des institutions religieuses musulmanes françaises et donc des croyants. L'idée de cette formation et certains commentaires montrent que l'enjeu est le même au Mali. Je pense très humblement que ce pays est assez dynamique religieusement pour ne pas avoir besoin de se former dans des pays où le risque d'influence politique est grand. Je ne suis pas contre la formation à l'étranger, c'est juste que la décision du roi du Maroc me semble cacher des desseins bien moins louables que la fraternité religieuse...
Petite erreur
Auteur : Gadiri heureux
Date : le 21 septembre 2013 à 10h29
Au point 7 il serait préférable d'écrire DECADENCE
@lotfizakaria
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 21 septembre 2013 à 01h35
Sidi Ahmed Tijani est issu d'une famille descendant du prophète Mohamed ( 3alayhi salato wassalam ), il est né près de Laghouat et à l'âge de 15 ans, il part à Fès pour se perfectionner en sciences islamiques à l'université Qaraouiyine. Donc, il n'a rien d'Algérien, puisqu'il n'est pas originaire de son lieu de naissance et l'Algérie n'existait pas à cette époque.

Par contre, son savoir, il le doit à la fameuse UniverisIté Qaraouiyine, la première université au monde, c'est pour cela justement il a préféré s'installer et être enterré à Fès.

Son Mausolée existe toujours à Fès et chaque année, des milliers d'africains viennent à Fès pour le pèlerinage, une étape avant d'aller à la Mecque. Donc, ça sert à rien de falsifier l'histoire avec les pétrodollars.

PS : Fès est ma ville natale et je sais très bien de quoi je parle.
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