Du nouveau dans le dossier du jeune marocain condamné à trente mois de prison pour s'être converti au christianisme et pour prosélytisme. Sa famille, avec le soutien de l’AMDH de la région de Fès, compte interjeter appel. Ce matin, des copies du PV et le verdict du tribunal de première instance de Taounate ont été transmises, après un retard de quelques jours, à la défense du prévenu, M.B. né en 1982. Une réception qui «ouvre la voie à un nouvel épisode dans cette affaire», confie à Yabiladi Mohamed Oulad Ayad, président de l’AMDH Fès.
Contrairement à Taounate où le prévenu n’a pu bénéficier du soutien d’un avocat, dans la capitale spirituelle du royaume, il aura plus de chance. Sachant que dans sa ville natale, les hommes en robes noires ont tous refusé de défendre M.B. y compris des acteurs de la société civile locale», nous confie la même source.
Il n’y a pas que la conversion au christianisme
«Le dossier de M.B. est un peu compliqué» averti Oulad Ayad. Et pour cause, il y a également «l’accusation de consommation de drogue et de participation à sa production». Deux lourdes charges qui pourraient nuire à la suite de l’affaire en appel. Sans oublier que le jeune originaire de Aïn Aïcha est accusé, comme l’explique notre interlocuteur, d’«ébranler la foi d’un musulman mineur». Ce qui n’est pas sans répercussion sur son dossier.
Dans le PV, dont Yabiladi en détient une copie, le marchand ambulant avoue notamment «avoir embrassé le christianisme avec conviction», «échouer dans sa tentative de convertir des membres de sa famille» et «qu’il a assisté à des réunions à Rabat et Meknès». Au cours de l’une d’elle un Américain nommé «Robert» y était présent. De même qu’il a reconnu que les nantis de son groupe ont constitué une caisse, laquelle selon ses dires se trouve à Rabat, destinée à aider les pauvres marocains de confession chrétienne.
Amnesty International entre en ligne
En dépit de la tournure que pourrait prendre le dossier devant la cour d’appel de Fès, M.B. , sa famille et sa défense ont des raisons de garder espoir. L’internationalisation de son cas est une option à ne pas écarter. C’est ce que, d’ailleurs, promet Amnesty International.
Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Akhbar Al Yaoum annonce que Sirine Rached, l’envoyé de l’ONG des droits de l’Homme, a annoncé que AI s’apprête à lancer «une campagne internationale» en faveur du jeune de Taounate condamné à trente mois de prison. Une initiative qui pourrait contraindre la justice marocaine à réviser sa position dans cette affaire. Par le passé, Amnesty avait fortement soutenu Chakib El Khyari pendant sa détention.