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Grand Angle

Rentrée scolaire au Maroc : L’UNICEF appelle à la scolarisation des plus vulnérables

C’est ce mercredi 11 septembre qu’a lieu la rentrée scolaire pour la majorité des enfants et adolescents au Maroc. L’UNICEF en profite pour rappeler au gouvernement marocain les défis qui restent à réaliser en la matière, estimant que «l’école marocaine n’arrive pas encore à assurer une couverture universelle durable» en particulier pour les enfants vulnérables.

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Malgré les efforts importants réalisés par le Maroc en matière d’éducation, plusieurs défis restent encore à réaliser. C’est en somme le message adressé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au gouvernement marocain, à la veille de la rentrée scolaire.

«A partir de ce mercredi 11 septembre, des millions d’enfants au Maroc retrouveront les bancs de leurs écoles ou les découvriront pour la première fois à l’occasion de la rentrée scolaire 2013 / 2014. Mais tous les enfants au Maroc n’auront pas l’opportunité de vivre ce moment important de leur vie, soit parce qu’ils ne seront pas inscrits à la première année du primaire soit parce qu’ils ont déjà quitté l’école», estime l’organisation onusienne dans un communiqué, rendu public mardi 10 septembre.

Encore des «défis pour le système»

«Certes le Maroc a réalisé des avancées importantes en matière d’éducation», reconnait d’abord l’Unicef, citant les dernières statistiques fournies par le ministère de l’Education nationale, au terme de l’année scolaire 2012-2013. «Ses efforts se sont traduits notamment par une amélioration des taux de scolarisation dans tous les cycles. Durant la période 2008 - 2013, ce taux est passé de 91.2% à 99.6% pour le primaire, de 70.9% à 85.1% au niveau du collège et de 47.8% à 58.5% au niveau du secondaire qualifiant», indique celle-ci.

Ces progrès ne doivent, cependant, pas faire oublier les «défis du système», souligne-t-on. «Même si le taux de scolarisation aujourd’hui au primaire s’approche des 100%, l’école marocaine n’arrive pas encore à assurer une couverture universelle durable», explique l’organisation. Selon cette dernière, des enfants «en situation de vulnérabilité, notamment ceux en situation de handicaps et les enfants dans certaines zones géographiques, particulièrement les filles», sont encore privés du droit à l’éducation.

«La Convention des droits de l’enfant précise dans son article 28 que les États parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation», rappelle Jean Benoit Manhes, représentant par intérim de l’UNICEF au Maroc. Et de poursuivre : «A cet effet, ils sont tenus de rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous et d’encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendre ouvertes et accessibles à tout enfant, et prendre des mesures de soutien appropriées, telles que l’instauration de la gratuité de l’enseignement ou l’offre d’une aide financière en cas de besoin».

La violence à l’école

Dans son communiqué, l’UNICEF appelle également le gouvernement marocain à remédier à l’abandon scolaire, dont le taux, selon le ministère de l’Education, est estimé à 3.2% au primaire et 10.4% au collège. La qualité de l’éducation et la violence dans le milieu scolaire sont pointées du doigt.

«Seulement 32% des élèves de la 4e année primaire maitrisent les acquis de base. Mais d’autres facteurs conditionnent la qualité de l’éducation dont l’environnement scolaire qui doit être respectueux des droits de l’enfant. Aujourd’hui, la violence est fortement présente dans l’école au Maroc. Selon la dernière étude menée en 2006 par le ministère de l’Education Nationale et l’UNICEF, 87% des enfants déclarent avoir subi des punitions physiques dans les écoles», explique Jean Benoit Manhes.

Appel pour l’éradication du travail  des «petites bonnes»

Sur le même registre, le collectif marocain «Pour l’éradication du travail des petites bonnes» a rappelé en début de semaine, qu’à la veille de la rentrée des classes, «des milliers de filles mineures, dont une grande partie âgées de moins de 15 ans» sont encore privées de l’accès à l’éducation.

«Après le lancement de plusieurs programmes sous des appellations aussi racoleuses les unes que les autres, aujourd’hui encore, des milliers de fillettes sont privées d’école pour des raisons multiples, dont la précarité et l’ignorance de leurs familles, la quasi-absence d’infrastructures scolaires, la prolifération des 'samsar', la duplicité des employeur(e)s et la complicité de leur environnement», déplore ce collectif, appelant l’opinion publique à faire de la lutte contre le travail des «petites bonnes» un devoir citoyen et le gouvernement à prendre «les dispositions urgentes adéquates».

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