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Grand Angle

Corruption au Maroc : La réforme du code pénal reste insuffisante

En trois semaines, le Maroc a enregistré la réforme du code pénal qui condamne désormais plus sévèrement la corruption, et la publication de la liste des magistrats promus et sanctionnés par la Conseil supérieur de la magistrature. Elles forment des avancées réelles dans la lutte nationale contre la corruption, mais reste en deçà des attentes de l'Instance nationale de protection des biens publics et de l'Instance centrale de prévention de la corruption.

Publié
/ Photo Transparency Maroc
Temps de lecture: 2'

«Tous les amendements au code pénal relatifs à la corruption sont tirées des recommandations du rapport 2009 de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption [ICPC]», indique Jamal Moussaoui, responsable de l’Entité Coordination & Coopération Nationale au sein de l’ICPC, mais toutes ses recommandations n’ont pas été retenues pour autant. Loin s’en faut. Le 12 août, la réforme du code pénal sur la corruption a été publiée au bulletin officiel, tandis que le dimanche 1er septembre le Conseil supérieur de la magistrature publiait la liste des promotions et sanctions contre les magistrats. «Cette publication est une bonne chose, elle entre dans le cadre d’une transparence nécessaire», juge Samir Bouzid, vice président de l’Instance nationale de protection des biens publics.

«Je ne dirai pas que la réforme du code pénal est une grande avancée, mais c’est déjà un mieux», accorde Jamal Moussaoui. Grâce à cette réforme, la responsabilité pénale des magistrats et des fonctionnaires publics est accentuée et les peines encourues pour corruption ont été substantiellement aggravées. De plus, celui qui dénonce un cas de corruption, même s’il est lui-même le corrupteur, ne risque aucune poursuite. Pour Samir Bouzid, il aurait fallu aller encore plus loin : «les témoins d’actes de corruption devraient être également économiquement protégés.»

Supprimer la prescription

Selon Jamal Moussaoui, certaines propositions essentielles de l’ICPC n’ont toujours pas été prises en compte dans la réforme. «Nous pensons qu’il faut élargir le champ des sanctions aux tentatives de corruption, aux intermédiaires, aux agents publics étrangers», explique Jamal Moussaoui. Il s’agirait de pouvoir poursuivre un intermédiaire dans une transaction.

La réforme ne touche pas non plus à la durée de prescription des actes de corruption. «Elle doit être allongée, voire simplement supprimée. Elle s’élève à 5 ans aujourd’hui, c’est trop court», estime Jamal Moussaoui. «Pour lutter contre l’impunité, il faut accélérer également les procédures en cours et envisager de poser un plafond raisonnable à la durée de la procédure judiciaire», ajoute Samir Bouzid.

Aucun amendement n’a été apporté pour réduire les inégalités de traitement. «Toutes les situations de corruption, quel qu’en soit l’objet, doivent être pénalisées de la même manière, aujourd’hui il y a un décalage entre les peines encourues pour corruption dans l’administration, par exemple, et celles risquées dans le cadre d’une campagne électorale», considère Jamal Moussaoui.

Pas de stratégie nationale

La liste des modifications à opérer sur le code pénal est encore longue selon l’ICPC et l’Instance de protections des biens publics, mais toutes deux s’accordent à dire qu’aucune mesure ne sera réellement efficace sans une politique nationale globale contre la corruption. Début août, «le ministère de la Fonction publique a lancé un appel d'offre pour définir une stratégie nationale qui devrait être finalisée fin 2014, début 2015», rappelle Jamal Moussaoui.

«Sans prendre en considération l’ensemble du système judiciaire, son indépendance, la protection personnelles des juges et tous les aspects de la corruption, nous resterons à discuter du bien fondé des décisions de promotions et de sanctions prises par le Conseil supérieur de la magistrature», estime Samir Bouzid.

Il faut voir ça aussi...
Auteur : Le vrai de vrai
Date : le 05 septembre 2013 à 23h45
Comme en simple comptable, ou un employé travaillant dans une institution marocaine à l'étranger, pouvait se construire une grande villa, s'acheter un belle voiture et bien d'autres biens dans un période de 2ans de service, et il ne s'arrêtera pas là.
A méditer...
Réforme totale!
Auteur : brabrasud
Date : le 05 septembre 2013 à 11h45
Il faut réformer l'ensemble des partis politiques en les supprimants tout simplement et mettre le système politique marocaine sous tutelle internationale! Voilà comment le Maroc peut avancer! Sans ça le Maroc restera toujours un pays de vendu!
les agents de la corruptions.!!!!!
Auteur : sarafansud
Date : le 05 septembre 2013 à 10h32
les sportifs ont leurs agents qui négocient a leur place.
les corrompus eux aussi ont évolué .ils ont maintenant des agents,""samsara"" qui négocient a leur place.
ils n'utilisent ni le téléphone ni les e- mail pour ne pas se prendre.
c'est a cette racaille que le législateur(non corrompu) doit s'attaquer.
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