La circoncision réduit le risque d’infection par le virus du sida de 25%. La conclusion est celle d’une nouvelle étude, publiée ce mardi par la revue américaine en ligne Plos Medicine. Menée par des chercheurs américains, français et sud-africains, entre 2007 et 2011, dans le bidonville d’Orange Farm, en Afrique du Sud, l’étude en question a consisté à proposer des circoncisions gratuites aux hommes âgés de plus de 15 ans, explique Le Monde. Au total, plus de 20 000 circoncisions ont ainsi été réalisées sur place. Les résultats sont très encourageants.
La campagne menée dans ce bidonville a, en effet, permis de réduire de 57% à 61% le taux de nouvelles infections chez les hommes circoncis. De plus, la circoncision s’est avérée plus efficace chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, explique l’étude, soulignant que le nombre d’infections par le VIH aurait été de 28% plus élevé en l’absence de ce programme.
«L'étude montre qu'il est possible d'obtenir ce résultat en seulement quelques années, y compris dans des populations où la circoncision n'est pas une pratique usuelle, comme les pays d'Afrique australe et orientale où se concentrent 50 % de l'épidémie mondiale de sida», explique à l’AFP Bertrand Auvert, professeur de santé publique à l’université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines, ayant dirigé cette étude.
Ce n’est pas nouveau
Le constat de cette étude n’est pas une nouveauté. En 2007 déjà, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconisait la circoncision comme moyen de prévention contre le virus du sida, suite à trois études réalisées auparavant en Afrique du Sud, au Kenya et en Ouganda, pays fortement touchés. Mais son efficacité dans la vie réelle était encore à démontrer. «L'effet protecteur de la circoncision sur le risque d'être infecté par le VIH chez l'homme avait déjà été montré dans un essai clinique réalisé en 2005 en Afrique du Sud, et confirmé par des essais au Kenya et en Ouganda, mais nous n'avions pas la preuve jusqu'à présent que la méthode était utilisable dans la vraie vie et à grande échelle», explique le Pr Bertrand Auvert.
«Les résultats sont tout à fait similaires à ceux que nous avons obtenus dans les études scientifiques. Nous sommes donc très rassurés et confortés quant à la possibilité d’utiliser la circoncision comme méthode de prévention partielle, additionnelle, pour les hommes contre l’infection au VIH», a-t-il ajouté. «Cela concerne en pratique 14 pays où le taux de circoncision est de 14 à 20%, précise Bertrand Auvert. Mais l’étude que nous publions actuellement est un encouragement important pour accélérer ces programmes», souligne-t-il.
Le Maroc, où la majorité des hommes sont d’ores et déjà circoncis depuis leur plus jeune âge, n’est donc pas concerné par cette nouvelle recommandation. La protection lors des rapports sexuels et un dépistage régulier du VIH sont alors privilégiés.