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Tribune

Sidi Yahia des Zaers, un dépotoir à ciel ouvert

Sidi Yahia des Zaers est un village qui se situe à une vingtaine de kilomètres de Rabat, la capitale du Royaume. Il a aussi la particularité d’être mitoyen de la nouvelle ville de Tamesna dont l’objectif principal est l’ancrage à la modernité et au développement durable. Beaucoup d’espoirs ont été nourris de voir ce projet devenir une référence pour le village!

Jusqu’à présent, Sidi Yahia des Zaers reste une commune hors du temps, une anarchie urbanistique et surtout un dépotoir à ciel ouvert. Un dépotoir pour les êtres humains et les choses !

Publié
Vue satellite de Tamesna et Sidi Yahya des Zaërs / Google Map
Temps de lecture: 2'

Les habitants de ce village et les personnes qui y passent sont obligés de slalomer entre les ordures amoncelées et les trous de la chaussée. Le mardi, jour du souk hebdomadaire, est un jour de tous les dangers. Ce souk est, en hiver, un véritable marécage dans lequel pataugent marchands et clients. En été, c’est une fournaise où ces derniers tentent d’échapper au soleil de plomb sous des abris en plastique qui ont la faculté de se transformer en serres à êtres humains et à marchandises. Est-il possible qu’un jour les villageois et les visiteurs puissent bénéficier d’un souk qui tout en respectant la culture locale respecte en même temps la dignité humaine ? La saleté est-elle une fatalité ? Jusqu’à quand ce village si proche d’une capitale qui glose à longueur de séminaires et de rencontres sur la promotion des droits humains universels et indivisibles restera t-il dans cet état de délabrement ?

Les mouches dans ce village sont, à leur tour, une atteinte à la dignité humaine ! Elles sont de véritables prédatrices qui pourraient concourir sans embuche pour le livre des records Guinness. En été, les cageots de raisins, pour ne donner que cet exemple, sont quasiment dissimulés par ces diptères. Et quand il vous arrive d’en acheter parce que vous n’avez pas d’autres alternatives, le vendeur doit leur livrer une bataille féroce. N’est-il pas possible de pulvériser des insecticides qui, tout de même, restent plus supportables que l’agression des mouches ? Gageons que le budget de la commune  survivrait à une dépense pareille !

Un souk aux odeurs nauséabondes

Mais les mouches ne sont pas la plus rude épreuve dans ce village ! Passer devant les étals de poissons à ciel ouvert est une épreuve surhumaine ! En été, on y présente des poissons pourris à moitié cuits par un soleil de plomb. En hiver, leur pourriture est plus lente mais tout aussi certaine. Comment peut-on encore, au 21ème siècle, laisser toute une population consommer ces cultures de microbes et de parasites ? Où se terrent les contrôleurs de l’hygiène ? Ne pourrait-on pas, dans le cadre de l’INDH, allouer aux poissonniers des motos frigorifiques comme nous l’avons vu faire dans d’autres régions ?

Malgré tout cela, le village a, tout même, des velléités de modernisation ! Depuis plus d’une année, des travaux de voirie sont entrepris sur l’artère principale obligeant voitures, taxis, pickups, triporteurs, tracteurs et autres véhicules de fortune à emprunter une déviation poussiéreuse et pleine de trous. Les habitants et les usagers espèrent beaucoup de cette initiative mais, jusqu’à présent, les travaux se sont limités au creusage de tranchées. Les canalisations qui doivent y être installées ont été déposées bien avant le démarrage des travaux et continuent à subir les affres des changements de température ! Il ne reste qu’à implorer l’Eternel pour que ce chantier finisse un jour !

Pour conclure, on est en droit de se demander où se terrent les élus de village ? Vivent-ils et supportent-ils quotidiennement les désagréments de leur village avec un courage et une patience surhumains ? Ou est-ce qu’ils vivent dans des quartiers cossus de la capitale loin des mouches prédatrices et des poissons pourris ? Est-ce qu’ils se rendent compte qu’ils ont un mandat à honorer, qu’ils ont été élus pour veiller «au meilleur être» de leurs électeurs ne serait-ce que pour les débarrasser des mouches et des poissons pourris ? A quand l’ancrage de la reddition des comptes pour tout mandat?

Tribune

Fatiha Daoudi
Juriste
 Juriste et militante activiste des droits humains ...
Ne pas élire le président du conseil municipal
Auteur : salmones
Date : le 22 août 2013 à 14h46
Salam zaki,

Sincèrement, je pense que les habitants de ce village sont davantage préoccupés par leur "survie" que par la politique. En plus, la plupart sont des "3roubiyines" qui ne savent à peine lire. Ils ont vendu leur terrain à la campagne pour habiter le village. Ils ont l'habitude de monnayer leur vote pour 200 Dirhams, voire moins.
on a les diriegants qu on merite
Auteur : paysan81
Date : le 22 août 2013 à 12h07
Si ils y vivent et que personne ne fait rien pour y remedier a petit echelle ca veut dire que ca ne les derange pas.
Qui sont les Dirigeants ?
Auteur : Kamarr
Date : le 22 août 2013 à 09h49
Bravo, pour cette dénonciation. C'est le minimum quand on voit le mounker s'étaler à perte de vue devant nous.

Peut-on lister les "élus" de cette poubelle, pardon village, à ciel ouvert !

De passage dans le coin, je me suis arreté pour déjeuner au Douar, Ain Ouda ... Les mouches, je comprends maintenant !

J'ai vu les habitants de ce coin ... C'est clair, c'est un endroit, où il ne faudrait plus s'arreter.

Comment se fait-il que des "citoyens" élisent de tels incompétents ?

Ou bien, ces incompétents sont-ils désignés , par des simulacres d'élections bidons à l'insu des citoyens ?

En tout cas, je ne suis pas étonné par la lâcheté des habitants de ces douars !

Ah le drame des allégeances ! Qu'ils se bougent !.
le miracle marocain:quand le roi passe,tout pousse
Auteur : sarafansud
Date : le 22 août 2013 à 01h21
il suffit d'annoncer que le roi va passer dans ce village dans une semaine , et vous aller assisster les yeux grands ouverts,au miracle marocain :
les fleurs,les plantes et les palmiers de huit métres vont pousser la nuit.
le jour,la route sera goudronnée,les trottoires peints, les jardins crées .les bidonvilles cachés par des palissades,les ordures volatilisées,les mendiants disparus.
un nouveau village comme le roi aime voir,fera place au village que les marocains en ont marre de voir.
c'est pour cela que les marocains prient matins et soirs pour que le roi leur rende visite. pour assisster a ce miracle

@salmones
ce n'est pas le village qu'il faut éviter. mais c'est le president du conseil municipal de ce village qu'l faut éviter de réélire
Dernière modification le 22/08/2013 01:30
Un village à éviter !
Auteur : salmones
Date : le 21 août 2013 à 22h28
Etonnant cet article, tout de même !
Cela étant, cet été, j'ai eu le malheur de passer par ce village pour aller à Ain Aouda, effectivement, c'est vraiment une horreur !
Habituellement, je préfère passer par la route d'Akreuch (genabiyatte), même si celle-ci est également bidon et surtout dangereuse la nuit.

Tamesna, c'est également nul !

En fait, dès que tu quittes Rabat c'est la misère.
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