La presse arabophone en parle depuis quelques heures avec certitude citant des sources policières. Le militaire qui a tué à coup de couteaux le jeune sénégalais Ismaila Faye aurait été arrêté vendredi matin. La nouvelle a même été annoncée à Dakar par le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
Flou total
Seulement, l’information ne semble pas encore officielle au Maroc. Très peu de médias, qui ont pourtant relayé le drame, en parle. Même l’Association des ressortissants sénégalais résidant au Maroc [ARSEREM] ne peut en parler avec certitude. « Nous n’en savons trop rien pour l’instant», indique à Yabiladi, Ousmane Ba, membre de l’ARSEREM et président du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CCSM). Idem pour son confrère, Muntaga Diop qui a pourtant passé tout l’après-midi de jeudi au commissariat de Kamra.
Même l’agence de presse MAP qui a publié, jeudi, une dépêche sur l’avis de recherche lancé contre le suspect, n’a toujours pas réagi à son éventuelle arrestation.
Pire, l’AMDH qui pourtant suit de près le dossier, n’est pas non plus sûre de l’information. D’ailleurs, c’est vendredi matin que l’association a publié un communiqué appelant les autorités à faire le nécessaire pour tirer cette affaire au clair, nous indique son vice-président, Abdelilah Benabdeslam.
Un acte raciste
L’ONG dénonce un acte «raciste» et appelle le gouvernement à faire le nécessaire pour «garantir la sécurité des Subsahariens au Maroc». «Il existe différentes manières de manifester le racisme», lance M. Benabdeslam, citant les cas de Casablanca où les propriétaires interdisent la location des appartements aux «Africains». «Nous traitons toujours les Subsahariens comme si nous ne sommes pas aussi Africains. C’est contradictoire», regrette-t-il.
Si pour l’instant, le flou subsiste quant à l’arrestation du coupable, la communauté sénégalaise reste quant à elle mobilisée pour que justice soit faite. Le consulat du Sénégal à Casablanca, n'a pas communiqué sur le dépôt de plainte qui devait avoir lieu ce vendredi.