Apparemment, la dernière sortie médiatique, du 1er août, de Adil El Otmani, l’auteur présumé de l’attentat d’Argana, condamné à la peine capitale, lui a attiré des ennuis. Dans un nouveau communiqué, le natif de Safi soutient que trois éléments de la DST l’auraient interrogé, mardi 6 août, sur les parties qui lui ont facilitées la publication de son texte.
Les agents des services secrets n’auraient pas apprécié les propos d’El Otmani, clamant son innocence quand à l'explosion d'une bombe le 28 avril 2011 au café Argana, évoquant également son refus de sommes importantes d’argent pour qu’il «endosse toute la responsabilité de l’attentat».
«J’ai refusé de signer un PV préparé de la DST»
Visiblement nullement convaincu par les réponses d’Adil, les agents de la DST ont voulu imposer leur version des faits. Ils auraient présenté, toujours selon le communiqué d’El Otmani, la copie d’un procès-verbal déjà préparé dans lequel, l’ancien vendeur de chaussures se rétracterait. Une sorte de démenti de tout ce qu’il a récemment avancé, notamment l’argent promis en échange de revendiquer la responsabilité de l’attentat d’Argana.
Le refus d’Adil de signer ce PV aurait fait sortir les membres de la DST de leurs gonds. «L’un d’eux m’a menacé. Il m’a dit si tu continus à écrire ce genre de communiqué, sache que ni toi ni ta famille ne vivrez en paix».
Comme lors de son dernier texte, du 1er août, Adil El Otmani s’en est pris, une nouvelle fois, à une certaine presse qu’il accuse d’être à la solde de parties occultes. Il lui reproche de dévier le sens de ces propos.
Ce communiqué d’El Otmani est le troisième du genre après celui adressé, en mars, au roi Mohammed VI dans lequel il demande son exécution et celui du 1er août, levant le voile sur des offres sonnantes et trébuchantes, qu’il aurait reçu, en échange de ses aveux pour endosser l’attentat d’Argana. A ce rythme, il n’est pas improbable qu’El Otmani publie de nouveau, dans les prochains jours, un autre texte. C’est le seul moyen pour lui de revendiquer son innocence et de laisser l’affaire au cœur de l’actualité.