Contre ce fléau, ils ont opté pour une solution à leur avis radicale : creuser des tranchées le long de la frontière avec le Maroc pour mettre un terme à l’hémorragie du précieux carburant.
Sauf que la colonisation française a doté l’Algérie de plusieurs frontières, outre celle avec le Maroc, et à travers lesquelles, le carburant pourrait aussi bien trouver sa voie ! Est-ce que les dirigeants algériens vont devoir creuser des tranchées le long de leurs frontières avec la Tunisie, la Libye, le Mali, le Niger sans oublier la Mauritanie? Ou est-ce que seule la frontière avec le Maroc est responsable des maux économiques de l’Algérie et du desséchement de ses stations d’essence ?
Au fait, comment se fait-il que ce pays qui a parait-il assez de réserves en pétrole pour remplir les stations d’essence de plusieurs générations d’algériens et celles d’un improbable Maghreb soit réduit à cette pénurie ? Hormis la contrebande, n’y aurait-il pas une autre cause comme par exemple une gestion nationale inadéquate de cette richesse ?
Carburant, psychotropes, même combat !
Le carburant n’est cependant pas la seule préoccupation des dirigeants algériens. Ils veulent mettre fin, grâce à ces tranchées, au scélérat trafic de drogue marocaine qui inonde leur pays pour empoisonner la jeunesse algérienne. L’efficacité de ces tranchées serait encore plus grande si, par la même occasion, elles barraient le chemin aux psychotropes algériens fabriqués en quantité industrielle dans les villes frontières et qui font non seulement des ravages dans la jeunesse marocaine mais aussi de plus en plus en Algérie !
Nous souhaitons plein succès à ces tranchées malgré la persistance d’un scepticisme quant à leur efficacité à mettre fin aux liens de sang qui existent des deux côtés de la frontière et à 50 ans d’espoir de fraternité entre les peuples ! Pour ce qui est de la contrebande, il y a fort à parier qu’elle renaîtra de ses cendres !