Yabiladi : Comment vous est venue l’idée de vous installer au Maroc ?
Toufik Friekh : Après un Master 2 en commerce international obtenu à l’IAE de Perpignan en 2004, clôturé par un stage au siège du service international de la Banque Populaire du Languedoc-Roussillon, j’ai décidé de tenter mon aventure au Maroc, en parvenant à convaincre ladite banque de devenir son sous-traitant exclusif, pour la région de Marrakech. Mon rôle était de mettre en place des missions de prospection qui permettaient la rencontre de partenaires (importateurs et exportateurs) des 2 régions.
L’idée était aussi de renouer avec ma culture d’origine, et de préparer le retour de nos parents, une fois retraités. Un moindre hommage au regard des sacrifices consentis pour notre éducation.
Comment s’est passée l’immersion au Maroc ?
Un peu difficile au départ, comme pour beaucoup de jeunes ou moins jeunes qui se retrouvent face à un tel défi. Je dirais que la première année est un perpétuel doute sur le bien-fondé de cette décision car on commet systématiquement l’erreur de comparer les 2 pays.
Néanmoins, une fois qu’on comprend qu’il faut «arrondir» certains angles, moins regarder sa montre, et ne prendre que le positif, on vit tout à coup nettement mieux cette immersion, profitant des opportunités dont le Maroc regorge.
Aujourd’hui, vous vous occupez d’une école de football. Parlez nous de ce projet…
Après mon expérience de directeur de production d’émissions TV phare telles que Comedia Show, Al Aoula Show, Nssaoulou Annoujoum, j’ai été rattrapé par ma première et plus vivace passion qu’est le sport, et notamment le football. J’ai travaillé une année durant sur un projet d’école de football qui a vu le jour en janvier 2013 et qui porte le nom de l’Etoile Football Academy.
Cette aventure me tient beaucoup à cœur car le souhait est de proposer une pédagogie où dans un cadre sécurisé, le plaisir du jeu et la progression des enfants sont les priorités. Effectivement, les enfants que les parents nous confient sont pour quelques heures «nos enfants».
Nos éducateurs doivent donc être exemplaires, et donner le meilleur d’eux-mêmes pour permettre à ces enfants de s’épanouir pleinement.
Ce projet vous permet aussi de mettre à profit votre double ancrage : Casablanca et Perpignan.
En effet, malgré la distance, j’ai gardé des liens très forts avec des hommes et femmes de confiance qui ont forcément compté dans ma construction personnelle. L’idée que l’on partage avec ces partenaires est de privilégier l’échange et les rencontres, car c’est cette différence qui nous enrichit.
C’est pourquoi, chaque année, nous emmenons des joueurs de notre école en France, effectuer un stage d’une semaine, où ils dorment chez les familles de jeunes joueurs de la région de Perpignan. Ils participent aussi à un tournoi, effectuent des activités ludiques (bowling, laser games…), et assistent à un match professionnel.
D’ailleurs, le groupe marocain qui est parti en France à Pâques accueillera aux prochaines vacances de la Toussaint le groupe français qui l’a précédemment convié. Ces instants sont des moments magiques dans la vie d’un enfant.