«Nous avons besoin de connaître exactement le virus pour obtenir des conseils appropriés à tous vos pays où vos pèlerins veulent aller à la Mecque. C’est quelque chose d’assez urgent», indiquait Margaret Chan, à la tête de l’OMS, du congrès annuel de l’OMS en mai. Aujourd’hui, mercredi 3 juillet, le virologue belge Marc Van Ranst recommande au ministère belge des Affaires étrangères de conseiller aux musulmans belges de ne pas se rendre en pèlerinage à la Mecque, rapporte l'agence de presse Belga. Le hajj risque de diffuser dans le monde entier le Syndrome respiratoire coronavirus du Moyen-Orient, appelé MERS, estime-t-il. D’ores et déjà, les autorités saoudiennes déconseillent aux personnes âgées, aux malades, aux femmes enceintes et aux enfants de faire le pèlerinage cette année.
Le premier mort connu provoqué par le MERS remonte à juin 2012 en Arabie Saoudite. Leur nombre a augmenté régulièrement avant de connaître une forte progression ces deux derniers mois. Au total, le virus responsable, aujourd'hui, de quarante décès sur 77 patients infectés. 34 des 40 décès ont eu lieu en Arabie Saoudite.
MERS cousin du SRAS
Le MERS, comme son cousin le SRAS, peut se transmettre d’homme à homme et entraîne des difficultés respiratoires, pneumonie et insuffisance rénale. Il serait moins contagieux que le SRAS, mais beaucoup plus mortel. 52% des personnes infectées sont décédées des suites de leur maladie, tandis que 8,3% des patients atteints du SRAS sont décédés. Une proportion alarmante à relativiser : il est fort possible que tous les malades du MERS n’aient pas été identifiés comme tels et que certains se soient remis de leur maladie.
Les virologues du monde entier craignent aujourd’hui que l’immense rassemblement du Hajj ne devienne un vecteur mondial de diffusion du virus. Déjà plusieurs autres pays ont enregistré des malades du MERS comme la Tunisie, le Maroc, la France, l'Italie, le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Les systèmes de santé de ces pays ont été capables de les dépister et de lutter contre la maladie, mais le pélerinage attire un large éventail de personnes y compris de pays plus pauvres au système de santé moindre.
Pour la Omra : RAS
Les craintes liées au pèlerinage sont toutefois à relativiser car le Hajj avait bel et bien eu lieu, également, au moment des pandémies de SRAS, en 2003 et du H1N1, en 2009, sans provoquer une hécatombe. Cette fois, cependant, le foyer du MERS se situe précisément en Arabie Saoudite.
Autre point rassurant : la Omra a déjà eu lieu cette année sans provoquer, non plus, de propagation massive du virus, rappelle Memish, professeur de médecine dans un centre de recherche spécialisé dans la médecine des rassemblements de masse. «Je pense qu’il est réconfortant de voir qu’à l’heure d’aujourd’hui, alors que quatre millions et demi de personnes ont effectué la Omra à la Mecque, rien ne s'est passé», indique-t-il.