Alors que le phénomène d’immigration inversée des Espagnols vers le Maroc interpelle de plus en plus, les premiers chiffres vérifient son existence. Le nombre d’Espagnols expatriés dans le cadre de leur entreprise est passé de 1637 en 2010 à 2660 deux ans plus tard, soit une augmentation de 62%, indique abc.es, lundi 17 juin. Ils étaient 3140 inscrits à la CNSS, fin 2012, comme salariés d’une entreprise marocaine.
Au consulat espagnol, le nombre de personnes inscrites a augmenté de seulement 5% en 2 ans pour atteindre 8115 en 2012. Cependant, selon les consulats espagnols, un grands nombre d’Espagnols évoluent au Maroc sans être inscrits. Beaucoup sont encore inscrits à la Sécurité sociale espagnole, conservent un pied dans leur pays et rentrent tous les trois mois pour garder leur statut de touriste.
«Nos amis Espagnols»
Une pratique dont le ministère de l’Intérieur a pris connaissance. Il a rappelé, vendredi 21 juin, les Européens à régulariser leur situation auprès de l’administration. Le ministère a «constaté que de plus en plus de ressortissants de pays européens, Espagnols, Français et autres, qui visitent ou séjournent au Royaume du Maroc, y occupent, à titre temporaire ou permanent, des emplois ou y créent des entreprises», indique-t-il dans son communiqué.
Déjà, lors de la visite officielle du chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkirane, en Espagne, en mai 2012, le sujet avait été abordé avec le chef du gouvernement de Catalogne Artur Mas. «Avant, il y avait beaucoup de travail ici [en Catalogne, ndlr] et des Marocains sont venus travailler, il est normal que maintenant, ce pays soit attrayant pour les gens qui sont ici [en Catalogne, ndlr] et qui veulent y aller pour gagner leur vie», avait déclaré M. Mas. «Il y a beaucoup de choses à faire au Maroc pour les Espagnols, ce sera un plaisir de recevoir nos amis Espagnols, pas seulement pour les entreprises du pays», avait également déclaré Abdelillah Benkirane.
Restaurateurs
«Il est vrai qu’il y a une majorité catalane et andalouse, mais les proportions sont presque les mêmes pour toutes les régions d’Espagne», expliquait Mme Amal Boussouf, directrice de la Chambre de commerce espagnole de Tanger, en mai 2012, à Yabiladi. Elle confiait que le nombre d’Espagnols qui s’installent dans la zone franche est de plus en plus croissant. «Il y a même des familles entières qui viennent s’installer», ajoute-elle.
En outre, «il ne s’agit pas d’ouvriers seulement, mais aussi des ingénieurs, des architectes, des avocats, donc ce sont des personnes formées et qualifiées, précise la directrice de la Chambre de commerce espagnole de Tanger. A Rabat s’est même formée une petite communauté de restaurateurs espagnols. Ils se rencontrent chaque semaine pour partager leur expérience au Bar des roseaux.