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Grand Angle

Attentat de Boston : Les Marocains accusés à tort poursuivent le New York Post en justice

Présentés injustement comme les auteurs présumés de l’attentat de Boston trois jours après l’incident par le New York Post, les deux ressortissants marocains n’en sont pas restés là. Ils viennent d’intenter un procès au tabloïd américain. Leurs avocats dénoncent le «profilage racial» et veulent que le journal new-yorkais dévoile sa source d’information.

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Yassine Zaimi, 24 ans, et Salaheddine Barhoum, 17 ans ont porté plainte contre le New York Post pour diffamation, infliction de détresse émotionnelle et atteinte à la vie privée, rapporte le Boston Globe. La plainte a été déposée hier mercredi 5 juin, auprès de la Cour supérieur de Suffolk, à Boston.

Pour mémoire, trois jours après l’attentat, le tabloid new-yorkais a publié, en une, la photo des deux jeunes marocains portant chacun un sac au milieu d’une foule et on pouvait lire : «Hommes en sac - Les fédéraux cherchent ces deux photographiés au Marathon de Boston». D’après les avocats de Zaimi et Barhoum, «la première page du journal pousserait un lecteur raisonnable à croire que les plaignants avaient des bombes dans leurs sacs et qu'ils étaient impliqués dans l'attentat», notent-ils dans la plainte. De plus, le quotidien a soumis les jeunes hommes «à la haine, raillerie, au dédain ou mépris d’une grande partie de la société».

Les avocats n’ont pas manqué de rappeler que les deux jeunes hommes résident aux Etats-Unis depuis près de quatre ans. Et ce, de manière légale. Zaimi travaille dans un cabinet de services financiers tout étant poursuivant ses études. Barhoum est également étudiant et travaille à mi-temps dans un fast food.

Ils espéraient simplement participer à la course

S’ils se sont retrouvés au Marathon, c’est tout simplement parce qu’ils espéraient y participer, tous deux passionnés d’athlétisme. Zaimi, ayant pris part à une compétition du genre l’an dernier, a dirigé son ami vers l’espace qui leur avait servi de ligne de départ. Mais, malheureusement, l’organisation de la piste avait changé. C’était plutôt la ligne d’arrivée, relate les avocats dans la plainte. Finalement, ils ont préféré rester sur place discutant avec les personnes qui s’y trouvaient.

Tout cela s’est déroulé deux heures avant l’explosion. Les 17 avril, les deux jeunes hommes sont alertés par leurs amis qui voient leurs photos circuler sur le net. Ils ont ainsi décidé d’aller à la police pour dissoudre tout soupçon, racontent les avocats. Après l’interrogatoire, les ont laissés partir, leur disant qu’ils n’étaient pas suspects. C’est ainsi qu’ils sont rentrés chez eux. Au cours de cette même journée, le FBI avait exhorté les médias à faire preuve de retenue en raison de plusieurs rapports erronés. Malgré cela, Zaimi et Barhoum apparaissaient en une du Post le lendemain matin.

«Ce ne serait jamais arrivé si c’était un gamin blanc de la banlieue»

Les deux jeunes hommes n’étaient au courant de rien. Quand Zaimi arrive à son lieu de service, l’un de ses patrons le convoque et lui présente un exemplaire du journal. Sur le champ, le jeune homme a été saisi d’un malaise et est devenu tout tremblant.

De son côté, Barhoum n’était pas à l’école ce matin-là, en raison des vacances de printemps. Revenant d’une rencontre d’athlétisme, il a trouvé une foule de journalistes dans la maison familiale en train d’interroger ses parents. L’un des journalistes lui a montré l’image du Post. Terrifié, l’adolescent aurait commencé à «trembler et transpirer, ayant des vertiges et des nausées». Les jeunes hommes vivent très mal cette affaire, selon leurs avocats. Zaimi qui a laissé sa famille au Maroc vit cette situation encore plus difficilement. Il aurait même demandé des conseils contre la dépression. Les deux Marocains sont découragés et n’ont même plus envie de courir à nouveau.

Contacté par le Boston Globe, le New York Post a refusé de commenter la plainte. Mais, on imagine que leur position reste la même que celle défendue en avril. En effet, le rédacteur en chef, Col Allan, affirmait que le journal n’a pas identifié pas les deux Marocains comme étant suspects et qu’il s’était servi d’une image envoyée par courrier électronique à la police.

L’un des avocats des plaignants, Max Stern, accuse le tabloïd new-yorkais de «profilage racial». «Ils n’auraient jamais utilisés cette image si ce n’était qu’un gamin blanc de la banlieue qui se tenait là, avec un sac à dos», dit-il, ajoutant qu’il demandera au Tribunal d’obliger le New York Post à divulguer sa source d’information.

Risque détre Marocain aux USA
Auteur : simontemplar
Date : le 06 juin 2013 à 16h41
La réalité est que n´importe quel marocain en particulier ou arabe en général peut être surveille pour terrorisme aux USA.
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