Deux jours après la marche blanche de Casablanca réclamant la criminalisation en tant que telle de la pédophilie, un Français, Calvez Yvon Guillaume Albert, a été reconnu coupable d’actes de pédophilie, mardi 7 mai, par la cour d’appel de Casablanca et condamné à 12 ans de prison et 60 000 dirhams d’amende, a révélé la presse arabophone et confirmé par l’AFP. Ses deux domestiques, considérées comme des complices, ont également été condamnées chacune à 8 ans de prison.
La peine de Calvez Yvon Guillaume Albert contraste avec celle de l’homme chargé de l’entretien d’une mosquée reconnu coupable du viol d’un enfant, près Agadir, et condamné à seulement 2 ans de prison. La lourde peine du Français ne saurait pourtant être la simple conséquence de la marche blanche ; elle vient également condamner la «constitution d’une bande criminelle» et son «séjour illégal» au Maroc.
Fillettes de moins de 10 ans
L’affaire a débuté en 2010, lorsque la grand-mère de l’une des victimes a dénoncé le viol commis sur sa petite fille, âgée alors de moins de 7 ans. La brigade des mœurs de la police judiciaire de Casablanca parvient à démanteler, pendant le ramadan, cette année là, le réseau mis en place par Calvez Yvon Guillaume Albert, aujourd’hui âgé de 60 ans, pour lui fournir des enfants.
La police découvre que l’homme s’est installé au Maroc, un an plus tôt par crainte de poursuites judiciaires pour pédophilie en France. A Casablanca, il commence par entretenir des relations sexuelles avec deux jeunes femmes qu’il emploie comme domestiques avant de leur demander de lui faire rencontrer des fillettes d’une dizaine d’année. Il parvient à abuser de plusieurs d'entre elles et filme certains de ces viols.
Patrick Finet
Cette sordide affaire rappelle celle de Patrick Finet, à Marrakech, dont le traitement par la justice marocaine a cependant été très différent. Patrick Finet suspecté d’avoir été à l’origine du même type de réseau pédophile à même de lui fournir des enfants est recherché par la police marocaine, mais ne fait pas à proprement parler l’objet de poursuites judiciaires. Cependant, comme Calvez Yvon Guillaume Albert, deux de ses proches employés, ses chauffeurs, Anas E. et Brahim Khalil E., considérés comme ses rabatteurs, ont, eux, été poursuivis et condamnés, en décembre à des peines de prison, pour complicité.