Jusqu’ici le gouvernement algérien s’était tenu éloigné de l’affaire. Aujourd’hui, mardi 7 mai, le ministre algérien des Affaires étrangères dit «regretter profondément cette décision de la chambre criminelle de la cour d’appel d’Agadir confirmant une peine aussi lourde pour notre jeune compatriote, Khoualed Islam, alors que les éléments du dossier et l’absence de constitution et de caractérisation des faits allégués laissaient supposer une relaxe», dans un communiqué de presse officiel, parvenu à Algérie1.com. Hier, la chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a confirmé la condamnation du jeune Algérien Islam Khoualed à 1 an de prison ferme et 400 000dh d’amende.
L’affaire avait débuté le 11 février, avec la mise en détention de l’enfant de 13 ans. Depuis elle n’avait cessé de prendre de l’ampleur. Un enfant marocain, âgé de 12 ans, accuse Islam de l’avoir agressé sexuellement, alors qu’ils participaient tous les deux à un stage de planche à voile à Agadir. Il prévient son père, un ex-officier des Forces armées royales. Pour les défenseurs d’Islam, il s’agit d’une simple affaire de pantalon baissé, mais le tribunal des mineurs d’Agadir le condamne, le 19 mars, à un an de prison.
«politiser l'affaire»
«Je suis très content. En Algérie, les médias ont tout fait pour politiser l'affaire mais la justice marocaine a montré qu'on pouvait lui faire confiance», affirme, au moment du verdict, le père du jeune Marocain. Les avocats d’Islam vont immédiatement en appel. La décision du tribunal, hier, confirme la première condamnation d’Islam.
«Nous sommes en train d’étudier toutes les options, allant de la demande de libération anticipée en conformité avec les règles de bonne conduite à la possibilité d’un pourvoi en cassation. La décision finale sera prise en consultation étroite avec la défense», indique le ministère algérien des Affaires étrangères. Il veut également obtenir, en attendant, le transfèrement d’Islam vers Casablanca par l’entremise de l’ambassade algérienne à Rabat, «afin qu’il puisse être dans la proximité immédiate et sous la protection de notre Consulat général établi dans cette ville», indique encore le communiqué algérien.
Grâce royale ?
Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de défense des droits de l’homme, se déclare, une nouvelle fois, prêt à «introduire auprès du roi Mohammed VI une demande de grâce au profit d’Islam, et ce, au nom de la commission», selon El Watan.
Les déclarations du gouvernement algérien interviennent quelques jours après le retour de Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, du Maroc où il était en déplacement, en fin de semaine dernière, à l’occasion de la 3e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe. A cette occasion il s’est montré à la fois optimiste déclarant, dimanche, que les relations entre l'Algérie et le Maroc «connaissent, mois après mois, un changement positif», et critique en reprochant très vivement à Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, ses propos tenus le 1er mai. Il avait assuré que «la récupération de Tindouf, Colomb Bechar, Hassi Baida et Elknassda est une exigence du peuple marocain.» Réchauffement précaire.