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Grand Angle

Maroc : Le port de Casablanca, nerf de l’économie marocaine

Les festivités à l’occasion de la célébration du centenaire du port de Casablanca se poursuivent avec au programme des conférences, des activités culturelles et sportives, des visites et des expositions sur l’histoire du port, et ce durant une période de 100 jours. L’occasion, aujourd’hui, de revenir sur l’histoire du port pour mieux comprendre comment il est devenu le nerf de l’économie marocaine contemporaine.

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Le port de Casablanca est né en 1572, mais cette année-là, le port était minuscule. Il ne s’appelait d’ailleurs que le port d’Anfa. Il servait au commerce avec les pays du sud de la Méditerranée. Le blé marocain était exporté ainsi que des féculents et de la laine. Deux siècles plus tard, en 1785, le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah donne un coup de fouet au port et décide d’intensifier les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays étrangers.

Découverte des phosphates

C’est un siècle plus tard, en 1873, que change réellement la disposition logistique du port. Le sultan Moulay El Hassan lance de gros chantiers pour améliorer ses infrastructures. Les travaux vont durer plusieurs décennies. En 1913, un groupement formé de la Compagnie Marocaine et de la société Schneider et Cie est choisi pour gérer le port. C'est la date choisie pour permettre à la ville de fêter cette année son 100e anniversaire.

Néanmoins le grand tournant historique du port est sans aucun doute la découverte de gisements de phosphates dans la région de Khouribga en 1921. Le Maroc touche le gros lot. Cette découverte va encourager les autorités à revoir une nouvelle fois la configuration du port afin de mieux stocker les marchandises et les faire sortir du territoire marocain sans encombre. «De 1921 à 1927 uniquement, le phosphate exportés passent de 8 000 tonnes à 1,2 million de tonnes annuelles», souligne le magazine Jeune Afrique.

Au fil des années, le port ne connait aucun répit. Il continue à se développer et à s’agrandir. Néanmoins, ses activités sont paralysées dès 1939, avec le début de la seconde Guerre Mondiale. Le port subit d’intensifs bombardements aériens. Il faut attendre à la fin de la guerre, en 1945, pour que ses activités reprennent.

La touche de Hassan II et de Mohamed VI

En 1956, le Maroc devient indépendant. Le port devient ainsi l’un des symboles du Maroc libre et de sa recherche de développement, d'émancipation et d’ouverture sur le reste du monde. En 1961, arrive le roi Hassan II. Il voit loin et sa vision est très claire : développer les ports des autres villes donnant sur l’Atlantique à l’instar de ce qui a été fait pour Casablanca afin que chaque ville puisse exporter ses richesses locales et booster ainsi, le commerce maritime du pays. C’est sous son règne que sont développés les ports d’Agadir, Nador et Jorf Lasfar ainsi que ceux des villes du Sahara comme Laâyoune, Sidi Ifni, Dakhla ou Tan Tan. En 1962, un entrepôt frigorifique voit le jour pour stocker les marchandises périssables.

Dix ans plus tard, ce sont les conteneurs qui se multiplient sur les plateformes du port. En 1996, un terminal dédié uniquement aux conteneurs voit le jour. Le roi Mohamed VI décide de l’agrandir afin d’attirer de plus gros navires et stocker encore plus de conteneurs. Ces dernières années, différents projets structurants ont été également lancés pour améliorer la logistique et la sécurité des échanges au sein du port, comme par exemple l’aménagement de terminaux spécialisés par activité spécifique, tels un terminal à conteneur, un terminal minéralier ou des terminaux céréaliers.

Vision 2030

Le port de Casablanca n’a pas fini de se développer. A l’horizon 2030, les autorités portuaires veulent que ce port ne soit spécialisé que dans le trafic de conteneurs et le roulier, c’est-à-dire les navires qui transportent des véhicules. Aujourd’hui, il s'étend sur 600 hectares, soit l’équivalent de 600 terrains de football. Il représente à lui seul plus de 35% des échanges commerciaux du pays et plus de 10 000 personnes y travaillent. La valeur des marchandises qui y transitent représentent 100 milliards de dirhams par an, soit 12% du PIB.

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