«La croissance économique aurait été de 4,8%, au premier trimestre 2013, au lieu de 2,7% une année auparavant», indique le point de conjoncture du mois d'avril élaboré par le HCP. Avec ces chiffres, l’institution n’est pas loin de ses prévisions faites en janvier dernier (4,5%). D’après elle, «ce raffermissement est attribuable, notamment, à un redressement de 16,4% de la valeur ajoutée agricole». En effet, les activités agricoles semblent évoluer positivement cette année, grâce à une pluviométrie abondante, bien répartie durant la période hivernale et printanière, relève la même source. Soulignant que la situation de la plupart des cultures s’étant améliorée, le HCP s’attend même à un relèvement de leurs rendements au-delà des moyennes quinquennales.
En outre, les résultats de la pêche boostent également l’économie nationale. Le secteur a poursuivi la tendance haussière engagée depuis le deuxième trimestre de l’an dernier. «En variation annuelle, la valeur ajoutée du secteur aurait augmenté de 30,9%, après avoir progressé de 24,3% un trimestre auparavant», relève le HCP.
Les prix à la consommation, toujours en hausse
Ces résultats devraient davantage encourager les acteurs après une année 2012 très morose. En effet, l’année dernière avait déjà commencé sous de mauvais signaux Les 2,2% de croissance enregistrés représentaient le taux le plus bas en six ans. Cependant les données de la croissance auraient pu être meilleures si des composantes telles que les mines ou l’énergie avaient réalisé de bonnes performances. En effet, les activités minières auraient affiché une valeur ajoutée en recul de 3,1% au premier trimestre, tandis que les activités énergétiques sont en baisse de 3,8%.
Les prix à la consommation, quant à eux, poursuivent leur tendance haussière entamée depuis l’année dernière. Jumelée au recul des transferts des MRE (-3,8% à fin mars), cela influe directement sur la consommation des ménages, produisant un ralentissement de celle-ci.
Le gouvernement a récemment engagé une coupe budgétaire de 15 milliards de dirhams dans l’enveloppe allouée à l’investissement public. Cela lui vaut des critiques de toute part. Mais le premier ministre Abdelilah Benkirane se défend de vouloir éviter une hausse des prix des produits de base. Le FMI, dans son dernier rapport sur l’économie marocaine conseillait à Rabat de supprimer son système de subvention aux produits de base et d’octroyer des aides directes aux populations nécessiteuses. Une mesure que Rabat se garderait d’appliquer car, il s’agit d’une question sensible qui peut à tout moment troublé la paix sociale.
L’année 2013 semble bien commencer comparée à 2012, mais rien ne dit qu’elle s’achèvera de la même manière. L'inflation sous-jacente poursuit sa tendance haussière, les finances publiques sont toujours sous tension, le document du HCP le précise encore. Mais le gouvernement multiplient les emprunts et pourrait envisager une nouvelle sortie sur le marché international en juin ou juillet prochain.