«En 2013, nous comptons verser trois milliards de dirhams d’investissement» pour l’exploration pétrolière, affirme au quotidien Les Eco Fouad Dioui, ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement.
Grâce à cet investissement, le département de l’Energie entend maximiser les efforts pour exploiter au mieux les ressources dont dispose le pays. «Il y a un potentiel que nous n’avons pas encore découvert à ce jour», relève le ministre qui rejoint ainsi les conclusions récentes de la Banque d’investissement Internationale Citibank. Interrogé sur l’avenir du secteur pétrolier marocain, Michel Alsford, analyste chez Citigroup, affirmait que «le Maroc demeure un marché d’hydrocarbures sous-exploré, alors que le pays offre des possibilités d’exploration à fort impact».
Augmenter le nombre de forages
Selon la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, 340 puits au total ont déjà été forés sur l’ensemble du territoire. Une trentaine de compagnies internationales sont désormais présentes au Maroc et plusieurs assurent les forages. «Notre ambition grâce aux intérêts de ces compagnies, c’est d’augmenter le nombre de forages», indique la patronne de l’ONHYM. Le ministre pour sa part, estime qu’il existe «un potentiel que nous n’avons pas encore découvert à ce jour». Toutes les explorations prévues permettront de découvrir tout ce potentiel. A noter que plusieurs forages ont été planifiés pour 2013, tandis que ceux en mer sont prévus en 2014.
Coûteux
Explorer davantage n’est qu’une bonne chose, surtout si les résultats s’avèrent positifs. Seulement le coût des forages est énorme. «Les premiers forages en offshore profond ont été faits en 2005. Ils avaient coûté 25 millions de dollars par puits. En 2008, le même type de puits fait dans la région de Larache en offshore avait coûté 80 millions de dollars. Aujourd’hui, les partenaires qui s’apprêtent à forer en offshore profond début 2014, parlent de 100 millions de dollars», explique Mme Benkhadra.
Il faut cependant dire que l’Etat marocain ne supporte pas seul cette charge financière. Au cours des cinq dernières années, le budget des investissements dans l’exploration a oscillé entre 800 et 900 millions de dirhams, dont 95% assurés par les sociétés étrangères et le reste par l’ONHYM.
Engagé dans le déploiement de ses potentialités en hydrocarbures, le gouvernement a récemment lancé un vaste programme d’exploration de gaz de schistes qui nécessite, lui aussi, une mobilisation importante de fonds. Parallèlement, l’Etat est confronté à des arriérés d’une valeur de 21 milliards de dirhams dus aux pétroliers marocains, qu'il n'arrive toujours pas à payer.
«Les sociétés pétrolières ont une tache très lourde. L’Etat exige la couverture de tout le territoire avec un approvisionnement continue de toutes les zones sensibles […]», indiquait récemment le président de la Fédération nationale de l’énergie, Moulay Abdellah Alaoui. Et d'ajouter: «La moindre des choses est donc de les payer dans les meilleurs délais».