Le ministre délégué aux Affaires étrangères Youssef Amrani a reconnu avoir reçu les plaintes des entrepreneurs espagnols qui disent avoir été escroqués au Maroc, lors d’un petit déjeuner d’information organisé par l’agence Europa Press à Madrid mardi dernier, rapporte la presse locale. En effet, depuis plus de deux ans, des entrepreneurs espagnols décrient les pratiques mafieuses dont ils sont victimes au royaume, sans aucune intervention des autorités.
«Les responsables seront punis»
Selon M. Amrani ces différentes affaires ont été renvoyées devant les tribunaux, révèle la même source. Le ministre délégué estime qu’une telle situation est «contreproductive» pour les entreprises espagnoles et «intolérable» aux yeux du gouvernement marocain. «Nous ne pouvons pas demander des investissements étrangers et qu’en même temps, ce genre de choses se produisent», a-t-il déclaré, ajoutant que «certains ont en profité [pour escroquer les investisseurs, ndlr], mais nous allons régler cette situation. S'il s’avère qu’il y a escroquerie, les responsables seront punis».
Addoha coincé?
Si les déclarations du ministre sont vraiment appliquées, Addoha pourrait être l'un des premiers à devoir s'expliquer. En effet, deux entreprises espagnoles en particulier (Torreblanca et Formaroc), opérant dans les BTP accusent le groupe immobilier avec lequel elles s’étaient associées pour les besoins de deux projets immobiliers distincts, de les avoir «dépossédés de leur biens». Face au silence persistant des autorités, l'Association des affectés par l´extorsion au Maroc [AAEM], présidée par Francisco de Arratia, est allée jusqu’à accuser l’Etat marocain de complicité, sans que ce dernier ne réagisse. L’AAEM ne s’est pas arrêté là, portant le dossier devant le Parlement européen, mais n’a obtenu aucune réaction ni de Bruxelles, ni de Madrid et encore moins de Rabat.
De son côté, le groupe d’Anas Sefrioui a, par la suite, porté plainte pour diffamation contre Francisco de Arratia et Rodrigo Rodríguez (gérant de Torreblanca). Mais le tribunal d’instruction de Séville avait déclaré un non-lieu, estimant que la perpétration de délit n’était pas justifiée.
Méfiance ?
Malgré les assurances de Youssef Amrani, l’AAEM n’a pas totalement confiance. M. Aarrati compte saisir le nouvel ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Rabat, Rupert Joy, pour que des solutions soient trouvées au plus vite concernant les cas des entrepreneurs espagnols au Maroc.