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Grand Angle

Sans-papiers en Espagne : 1600 euros en échange de quitter le pays

Récession oblige, les sans-papiers sont déclarés persona non grata en Espagne. Pour les encourager à quitter le pays, le gouvernement Rajoy leur fait miroiter une aide de 1600 euros.

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Sous le joli slogan "pour une réintégration positive dans le pays d’origine", l’Espagne veut se débarrasser de tous ses immigrés sans-papiers y compris les demandeurs d’asile qui n’ont pas encore reçu de réponse favorable à leurs requêtes, les mineurs non-accompagnés et les personnes qui ne jouissent d’aucune protection internationale. Madrid n’a rien oublié. Une nouvelle version du «Programme retour volontaire» lancé en 2009 par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero vient juste d’être annoncée. Cette fois l’équipe Mariano Rajoy a promis de donner pour chaque famille en situation irrégulière et désireux de rentrer chez-elle: 1600 euros. Une somme destinée à l’aider à se réinstaller dans son pays natal. Ce projet, publié hier, dans l’édition d’avril du Bulletin officiel espagnol porte la signature du ministère de l’Emploi et de la Solidarité.

Les Marocains et les Africains cibles prioritaires

Ce programme est financé, à hauteur de 75%, par le Fonds Européen du Retour, il devra prendre terme le 30 juin 2014. Madrid a réservé à sa réalisation entre 2,4 et 6,9 millions euros, annonce le quotidien catalan Lavanguardia.  Pour enbénéficier, les sans-papiers devront répondre aux critères suivants : n’être pas originaires d’un pays de l’Union européen, ne jamais déposer une demande de naturalisation en Espagne ou dans un autre Etat de l’UE et n’avoir pas de carte de résidence dans un pays des Vingt-Sept. Cette offre concerne en premier lieu les Marocains et les Subsahariens, notamment ceux de l’Ouest. Et pour cause, les 1600 euros que fait miroiter le gouvernement Rajoy couvre à peine les frais de voyage pour les sans-papiers d’Amérique latine.

La droite opère un tour de vis à l’assistance médicale aux sans-papiers

En vue de garantir les conditions de réussite à ce projet, le groupe parlementaire du parti populaire, au pouvoir en Espagne, s’est prononcé, hier au Cortes (chambre basse) contre toute aide gratuite médicale aux immigrés en situation irrégulière. «L’Espagne ne peut pas être en un lieu où on offre aux étrangers la gratuité totale» a martelé la députée Maria del Canto. L’opposition socialiste a présenté une motion appelant à introduire des modifications à la loi du 31 août 2012, interdisant aux hôpitaux publics de soigner les sans-papiers. Une mesure pour économiser 500 millions d'euros.

Ce nouveau programme pourrait avoir des chances de séduire une partie des sans-papiers, la situation économique en Espagne ne s’améliore guère. Bien que le nombre des sans-emplois a enregistré un léger recul au mois de mars, elles sont plus de 5 millions personnes au chômage, soit 26,02% de la population active.

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