«Si nos entreprises sont déjà bien présentes dans l'éolien, nous voulons nous impliquer davantage [sur] le plan solaire marocain», a relevé Charles Fries, l'ambassadeur de France à Rabat lors de la conférence économique organisée par Attijariwafa Bank en partenariat avec la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, le 21 mars à Casablanca, rapporte Les Echos. Un évènement qui a vu la participation de plusieurs centaines d'opérateurs économiques français et marocains.
Orientation stratégique
En essayant d’accroitre sa présence dans les projets énergétiques marocains, la France poursuit un objectif précis. En effet, elle a été devancée par l’Espagne, devenue premier partenaire commercial du Maroc et veut garder sa position de premier partenaire économique du royaume chérifien. «Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers pour rester premier» a avancé M. Fries.
Actuellement, l'Etat français place «beaucoup d'espoir dans le prochain appel d'offres lancé sur la deuxième tranche de la centrale solaire de Ouarzazate», a confié le diplomate. Bon choix d’investissement ? En tout cas, pour Alexis Gazzo, senior manager chez Ernst & Young et spécialiste des énergies renouvelables, «les Français ont des chances réelles de se faire une place au Maroc, et notamment sur la phase 2 de Ouarzazate», dit-il dans une interview accordée à Greenunivers.com. D'ailleurs, l'industriel Alstom est préssenti parmi les soumissionnaires à l'appel d'offres.
D’après les déclarations, à l’AFP, du directeur général de l'agence marocaine de l'énergie solaire (Masen), Mustapha Bakkoury, la pré-qualification pour l’attribution de la deuxième tranche du projet de Ouarzazate a déjà démarré. «Nous aurons tous les dossiers de candidature au 15 avril» et le lauréat sera connu «d'ici un an, un an et demi», a-t-il précisé. A noter que la première tranche a été attribuée, en septembre dernier, à un consortium majoritairement saoudien.
Pour rappel, le Maroc a lancé un vaste de programme de construction de cinq parcs solaires d’une capacité globale de 2 000 mégawatts à l’horizon 2020. «287 mégawatts [sont déjà] opérationnels sur quatre champs éoliens et 720 MW en projets, dont certains connaitront le lancement de la production en avril 2013», révélait récemment à la MAP, le ministre de l’Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Diouri, soulignant que le programme national relatif à l’énergie éolienne est «sur de très bons rails».
La présence française dans l’éolien marocain est marquée par la présence de plusieurs entreprises venant de l’hexagone, notamment GDF Suez. Le groupe a décroché, en février dernier, le projet de construction du parc éolien de Tarfaya, dont l'entrée en service est prévue en fin 2014 . Outre le secteur énergétique, la France entend investir dans l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie, ainsi que les industries mécaniques et métallurgiques. Selon M. Fries, la visite au Maroc du président français, François Hollande, les 3 et 4 avril prochains, «sera une avancée» dans le partenariat économique entre Rabat et Paris.